6.000 arrestations en Turquie : "Ça ressemble à une purge mais ça n’est pas une purge"

Rekif Ali Onaner, Ministre conseiller de l’ambassade de Turquie, dans les studios d'Europe 1. 6:50
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Pour Rekif Ali Onaner, ministre conseiller de l’ambassade de Turquie, l'échec du coup d'Etat de vendredi soir est "une bonne nouvelle pour la démocratie turque".
INTERVIEW

Trois jours après le coup d’Etat avorté en Turquie, le président Erdogan montre un visage de plus en plus ferme. 6.000 personnes ont été placées en garde à vue ce week-end, et la purge pourrait aller encore plus loin puisque le chef d’Etat a ouvertement évoqué le rétablissement de la peine de mort, abolie depuis 2004. "Dans ce pays, ceux qui mènent un coup contre l’Etat sont dans l’obligation d’en payer le prix", a-t-il lancé dimanche devant une foule de sympathisants.

"Ça n’est pas une purge". "Le mot de purge n’est pas correct. Effectivement il y a 6.000 gardés à vue militaire et magistrats. […] Ça ressemble à une purge mais ça n’est pas une purge, le but n’est pas de faire une purge mais de se donner la possibilité d’écouter les personnes qui ont un lien avec l’organisation illégale de Fethullah Gülen", a déclaré lundi au micro d'Europe 1 Rekif Ali Onaner, Ministre conseiller de l’ambassade de Turquie, en faisant référence au principal opposant d'Erdogan, Fethullah Gülen, actuellement exilé aux Etats-Unis. "Une fois que le justice aura terminé son travail et que les preuve auront été établies on pourra dire que c’est Fethullah Gülen, et ce sera la base de notre demande d’extradition auprès des Américains."

Un acte terroriste. Vendredi soir, une partie de l’armée turque, hostile au président, a tenté de s’emparer du pouvoir en investissant plusieurs sites stratégiques du pays. Violemment pris à partie par la population, les putschistes ont finalement été contraints de se rendre. "C’est une très bonne nouvelle pour la démocratie turque", a réagit Rekif Ali Onaner a propos de l’échec de cette tentative de renversement. Selon lui, ce putsch manqué, "ressemblait plus à une action terroriste qu’à autre chose, on a vu que les putschistes n’hésitaient pas a tirer sur les civiles, en visant volontairement les civiles. Pour la première fois dans l’histoire de la Turquie, le bâtiment de l’assemblée a été attaquée."