27 morts dans des explosions à Damas

Les deux attentats de samedi matin à Damas ont fait 27 morts, en majorité des civils, et 140 blessés, a annoncé dans l'après-midi la télévision officielle syrienne, citant le ministère de l'Intérieur.
Les deux attentats de samedi matin à Damas ont fait 27 morts, en majorité des civils, et 140 blessés, a annoncé dans l'après-midi la télévision officielle syrienne, citant le ministère de l'Intérieur. © Reuters
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avec AFP
Ces deux attaques ont fait 140 blessés. La Syrie évoque la responsabilité de l'Arabie saoudite.

Nouvel attentat meurtrier en Syrie. L'explosion de deux voitures piégées, attribuées par les autorités syriennes à des "terroristes", a fait au moins 27 morts, majorité des civils, et 140 blessés samedi à Damas a annoncé dans l'après-midi la télévision officielle syrienne, citant le ministère de l'Intérieur. Les deux explosions ont eu lieu dans le centre de Damas, la première entre le boulevard de Bagdad et le quartier al-Qasaa, et la seconde dans le quartier de Douar al-Jamarik (quartier de la douane ndlr), selon l'autre chaîne de la télévision d'Etat, qui a évoqué des "voitures piégées".

Cette double-attaque est intervenue au moment où un diplomate annonçait que l'Arabie saoudite envoyait du matériel militaire aux déserteurs de l'Armée syrienne libre (ASL).

Damas pointe du doigt l’Arabie saoudite

"L'Arabie saoudite nous envoie des terroristes!", ont affirmé des témoins interrogés par la télévision d'Etat. "Mes parents sont blessés, notre maison a été détruite. C'est ça le message des pays arabes ? (...) Montrez au monde ce qui se passe", a encore lancé un habitant.

Plusieurs analystes invités sur le plateau de la chaîne officielle al-Ikhbarya ont accusé l'Arabie saoudite et le Qatar d'avoir une responsabilité "politique, juridique et religieuse" dans ces attentats.

Appel à armer les rebelles

Alors que la communauté internationale a jusqu'à présent échoué à parvenir à un accord pour faire cesser les violences qui ont fait, selon des militants, plus de 9.000 morts en un an de révolte, l'Arabie saoudite et le Qatar avaient en effet appelé à armer les rebelles, une idée rejetée par de nombreux pays.

Un diplomate arabe a annoncé samedi sous le couvert de l'anonymat que "du matériel militaire saoudien" était en route pour la Jordanie afin d'"équiper l'ASL". Il n'a pas fourni de précisions sur ce matériel.

L'Arabie saoudite, poids lourd du monde arabe, est très critique du régime de Bachar al-Assad. Mercredi, elle avait annoncé la fermeture de son ambassade à Damas et le rapatriement de ses diplomates pour protester contre sa répression.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a condamné "avec fermeté" les deux attentats, ainsi que "tous les actes de terrorisme qui ne peuvent se justifier en aucune circonstance". Vendredi, l'émissaire international Kofi Annan, qui a qualifié les réponses de Damas à ses propositions de médiation de "décevantes", avait annoncé l'envoi d'experts pour négocier la mise en place d'une mission d'observation. Ces experts, attendus dimanche à Damas, doivent finalement arriver lundi.