«1.200 euros le cadavre» : la police espagnole démantèle un trafic de corps vendus à des universités de médecine

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11 cadavres auraient été vendus par une entreprise de pompes funèbres à des universités de médecine pour les étudier. © D.SINOVA / COMUNIDAD DE MADRID / AFP
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Philippe Folgado // Crédit photo : D.SINOVA / COMUNIDAD DE MADRID / AFP
C'est un trafic macabre que la police espagnole est parvenue à démanteler. Quatre employés d'une entreprise de pompes funèbres revendaient des corps humains à des universités de médecines "pour 1.200 euros le cadavre". Au moins 11 cadavres auraient été impliqués.

Un trafic de corps humain a été démantelé par la police de Valence, en Espagne. Les propriétaires d'une entreprise de pompes funèbres revendaient de manière illégale des cadavres à des universités de médecine. Quatre suspects ont été interpellés. Ces derniers "falsifiaient des documents pour retirer les corps des hôpitaux et des maisons de retraite afin de la vendre ultérieurement à des universités pour être étudiés, pour 1.200 euros le cadavre", précise la police espagnole dans un communiqué. 

"Des personnes décédées sans famille, de préférence des étrangers"

Au moins 11 cadavres auraient connu ce sort. L'enquête, débutée en 2023, a permis aux policiers de découvrir que deux employés de l'entreprise de pompes funèbres avaient falsifié des documents pour vendre à une université un corps entreposé dans la morgue d'un hôpital, au lieu de l'enterrer. Ce défunt devait être inhumé sur son lieu de résidence dans le cadre d'un enterrement financé par la mairie. Sa vente à la faculté à des fins d'études n'avaient reçu le consentement de personne. 

Les quatre suspects avaient un mode opératoire précis. Ils recherchaient "des personnes décédées sans famille" et "de préférence des étrangers". Dans un autre cas, ils avaient réussi à obtenir l'autorisation écrite d'un vieil homme, qui ne disposait plus de toutes ses capacités intellectuelles, de faire don de son corps à la science après son décès : "(Ce don) a été signé pour que le corps soit envoyé à une faculté de médecine, mais il a finalement été envoyé à une autre, qui a payé plus cher", explique les autorités dans le communiqué. 

De plus, les suspects faisaient aussi payer les universités pour les aider à se défaire des dépouilles déjà étudiées. Ils procédaient à des incinérations ou ils répartissaient les corps dans des cercueils d'autres personnes qui étaient sur le point d'être incinérées. Ils auraient ainsi facturé "5.040 euros à une université pour réaliser 11 incinérations de corps étudiés, qui n'apparaissaient sur aucune des factures émises par les crématoriums de la ville".