Présidentielle : un homme noir le corps tatoué d'insultes racistes pour dénoncer la "lepénisation" des esprits

avec AFP
Le mannequin entend, avec ses tatouages éphémères, dénoncer la "lepénisation des esprits".
Le mannequin entend, avec ses tatouages éphémères, dénoncer la "lepénisation des esprits". © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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Un mannequin noir a arboré lundi matin à Paris des tatouages éphémères d'insultes racistes sur son corps pour dénoncer la "lepénisation des esprits" au lendemain du premier tour.

"Racaille" sur le front, "enculé de noir" sur la joue droite : un mannequin noir, le corps recouvert d'insultes racistes, a déambulé lundi matin place de la République à Paris pour sensibiliser au racisme et dénoncer la "lepénisation des esprits", au lendemain du premier tour de la présidentielle. Pendant qu'un agent de nettoyage s'escrime à effacer les tags anti-Macron et anti-Le Pen sur la statue dédiée à la République, l'homme prend la pose devant le monument, torse nu, avant de distribuer des tracts aux passants : "le racisme laisse une trace indélébile".

"L'injure raciale est un délit". Sur son buste, le mannequin arbore des tatouages éphémères : "esclave" sur les pectoraux, "sale arabe" dans le coup ou encore "fainéant" ou "gros nez" sur les bras, ainsi que des dessins représentant une corde de pendu, un bonnet du Ku klux klan, des chaînes... "Nous voulons rappeler aux gens trois choses : l'injure raciste est un délit, elle ouvre la porte à d'autres délits comme l'agression physique, et l'insulte laisse des traces durables sur le corps, comme les cicatrices", déclare Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (Cran).

La "'lepénistaiton' des esprits". "Depuis plusieurs mois, voire plus, nous savons bien que le score du FN est important. Le problème ce n'est pas Le Pen, c'est la 'lepénisation' des esprits", ajoute-t-il, expliquant qu'il s'agit d'une "libération de la parole raciste". L'association n'a pas hésité à "retourner l'insulte contre l'insultant pour susciter l'angoisse, voire la honte", explique encore Louis-Georges Tin. Les journalistes Audrey Pulvar et Harry Roselmack, ainsi que Souleymane Sylla, la victime des supporters de Chelsea insultée dans le métro parisien, ont également participé à cette campagne, intitulée "the human billboard" dans plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.