Les 19 victimes à avoir porté plainte sont reçues par le procureur et le juge au tribunal d’Avesnes-sur-Help pour les informer sur la procédure qui s'annonce longue 1:28
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Lionel Gougelot, édité par U.P , modifié à
Les 19 victimes du violeur en série de la Sambre vont être reçues par le procureur de la République pour les informer sur la procédure qui s'annonce longue.

Trois semaines après l'arrestation de Dino Scala, le violeur en série de la Sambre, le procureur et le juge d’instruction convoquent jeudi soir les 19 victimes constituées en parties civiles et leurs avocats, pour leur expliquer les suites de la procédure de ce dossier hors norme. Une réunion strictement formelle au cours de laquelle ne sera pas abordé le fond du dossier. 

Revivre le cauchemar. "C'est plus compliqué qu'il y a 21 ans", avoue Nathalie, victime du violeur de la Sambre en 1997 au petit matin sur la route du collège. Prévenue deux jours après l'interpellation de son agresseur présumé par les policiers, la jeune femme revit un cauchemar. "Entendre dans les médias sa façon de procéder, la même que j'ai subie, c'est comme une deuxième agression. J'ai l'impression de le voir partout depuis trois semaines", confesse-t-elle.

Des réponses. Depuis, Nathalie reste dans le flou le plus complet, son avocat n'a pas eu accès au dossier. Alors au-delà de cette réunion d’information organisée ce jeudi soir par la juge d'instruction, elle espère rapidement avoir des réponses à toutes les questions quelle se pose. "J’attends de savoir ce qu'il a dit, s'il se souvient de ce qu'il m'a fait", explique-t-elle. "Pourquoi moi ? Comment il m'a trouvé ? Je pense que c'est là que je réaliserai vraiment que tout est fini", ajoute-t-elle. "Et puis après je souhaite qu'il soit condamné". Si elle se dit prête à faire face à son agresseur devant une cour d'assises, Nathalie sait que compte tenu de l'affaire, le procès n'aura pas lieu avant quatre ou cinq ans.

 

L'avocat d'une des victimes dénonce la décision du procureur de ne pas écouter les victimes lors de cette réunion

Pour Me Emmanuel Riglaire, "cette réunion peut avoir de l'intérêt pour les victimes qui ne connaissent rien au déroulement de la procédure pénale. Elles vont comprendre le déroulement des mois à venir, les étapes judiciaires, les moments importants de cette affaire et pourront comme cela avoir un horizon". "Mais il ne faut pas que les victimes s'attendent à avoir des précisions, des informations de fond. La justice valenciennoise, et en l'espèce le juge d'instruction, a décidé de faire un black out total et refuse que les avocats de victimes puissent lire le dossier", analyse l'avocat. "C'est une position scandaleuse, on a réveillé ces femmes il y a un mois et demi pour leur dire qu'on avait arrêté leur violeur, elles avaient appris à vivre depuis 20 ans, et on leur interdit aujourd'hui de savoir", s'énerve-t-il. "Ça va forcément générer des frustrations alors qu'elles ont besoin de connaître la position extrêmement précise sur chacun des cas de monsieur Scala".