Un toxicomane payait ses dealers avec des informations soutirées à la police

L'homme a réussi à berner des policiers et gendarmes dans plusieurs départements (image d'illustration).
L'homme a réussi à berner des policiers et gendarmes dans plusieurs départements (image d'illustration). © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Un toxicomane soupçonné de vendre à ses dealers des renseignements soutirés à la police et à la gendarmerie en se faisant passer pour un des leurs, a été placé sous contrôle judiciaire, a appris l'AFP dimanche auprès du parquet de Roanne dans la Loire.

A Roanne dans la Loire, un homme a été interpellé mercredi alors qu'il était hospitalisé d’office, soupçonné d'avoir soutiré des renseignements à la police et à la gendarmerie pour payer des dealers. Âgé de 32 ans, il était recherché depuis plus d’un an dans le cadre d’une enquête pour "escroquerie aggravée par la prise indue de la qualité de personne dépositaire de la force publique", a précisé à l’AFP le procureur de la République de Roanne Abdelkrim Grini, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. Présenté vendredi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Roanne pour des faits reconnus en garde à vue, le suspect a demandé un délai pour préparer sa défense.

Originaire du Vaucluse et domicilié dans la région stéphanoise ces deux dernières années, le trentenaire, qui souffre de schizophrénie, a été ramené à l’hôpital psychiatrique lyonnais Saint-Jean de Dieu dans l’attente de son procès fixé au 12 février. Il encourt sept ans de prison. En état de récidive légale dans le cadre d’une condamnation pour extorsion, son casier judiciaire compte une trentaine de mentions.

Des policiers bernés à Perpignan et à Nîmes

L'homme s'était fait passer une première fois pour un policier lyonnais auprès du centre pénitentiaire de Roanne afin d'obtenir des renseignements sur un détenu, précise le parquet. C'est alors qu'une enquête avait été ouverte. Il est ensuite parvenu depuis un téléphone portable à tromper la vigilance de membres des forces de l'ordre en employant le jargon professionnel approprié. Des policiers du Rhône mais aussi de Perpignan ou encore des gendarmes de Nîmes en ont fait les frais.

Décrit par les enquêteurs comme "intelligent et particulièrement malin", il a expliqué utiliser ces informations confidentielles comme moyen de paiement auprès de trafiquants de drogue. Interpellé l’été dernier pour un vol avec violence à Aix-en-Provence, il avait alors été déclaré pénalement irresponsable et hospitalisé d’office mais a continué son petit jeu depuis l’hôpital, ce qui a permis aux enquêteurs de le localiser.