Un individu "radicalisé" a pris un avion à Nantes avec des armes blanches en soute

L'homme interpellé dimanche au Maroc avait embarqué à l'aéroport de Nantes
L'homme interpellé dimanche au Maroc avait embarqué à l'aéroport de Nantes © PASCAL PAVANI / AFP
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Un invidivu "radicalisé" a pris un avion à Nantes avec des armes blanches en soute. Il a été interpellé au Maroc, dimanche. 

Un individu "radicalisé" a pris un avion à Nantes pour le Maroc, avec des armes blanches et une bombonne de gaz en soute. Selon des sources proches de l'enquête, Manuel Broustail, un ancien militaire converti à l'islam, avait emménagé au Maroc avec sa femme à l'été dernier. Il était revenu en France pour vendre son appartement. Il avait alors été interpellé le 19 novembre à Angers et assigné à résidence dans le cadre de l'état d'urgence, rapporte le quotidien régional Presse Océan

Un sabre et une matraque. Une quinzaine de jours après la levée de son assignation à résidence, l'homme a embarqué pour Fès à l'aéroport de Nantes, après avoir pris un vol direct depuis Nantes de la compagnie Ryanair. Il a été interpellé par les autorités locales à son arrivée. "Cet homme n’était plus assigné à résidence au moment de son contrôle à l’aéroport de Nantes", rappelle la préfecture de Loire-Atlantique, citée par le quotidien. "Quand il a été contrôlé avant l’embarquement, ses papiers étaient en règle." L'homme ne faisait pas l'objet d'une interdiction de quitter le territoire. "Dans le cadre de la coopération entre la France et le Maroc", l'individu avait été signalé aux autorités marocaines "et sa prise en charge (à l'aéroport de Fès) n'est pas complètement un hasard", a-t-on fait valoir de même source.

Une machette et une bonbonne de gaz. Selon une photo diffusée par des médias marocains, dont le site goud.ma et le journal Assabah, le bagage semblait contenir au moins quatre couteaux de cuisine, une machette, deux canifs, une matraque rétractable, une cagoule noire, une bonbonne de gaz et d'autres objets plus difficilement identifiables. D'après la préfecture de Loire-Atlantique, son bagage emporté en cabine a bien été contrôlé lors de l'embarquement et ne contenait rien de suspect. Son bagage en soute a quant à lui été contrôlé par les détecteurs électroniques qui n'ont pas non plus réagi, faute de présence d'explosifs.

Les normes de sécurité pas respectées ? La bonbonne de gaz, de type réchaud de camping, est un combustible, pas un explosif, souligne-t-on à la préfecture, où l'on assure que "toutes les procédures de sécurité ont été respectées" à l'aéroport de Nantes. Pourtant, d'après nos vérifications, le règlement international du transport aérien - auquel la France se conforme - n’autorise pas le transport de bonbonne de camping, sauf à condition qu'elles soient vides. Concernant les couteaux, ils sont autorisés, mais seulement en soute. Si les couteaux sont nombreux et/ou de grande tailles, le voyageur doit en informer la compagnie aérienne.

A moins que la bombonne de gaz ait été vidée avant le voyage et les couteaux signalés par le passager, les conditions de sécurité n'ont donc pas été respectées par la compagnie aérienne.