Un curé jugé pour avoir détourné 100.000 euros avec l'argent de la quête

La croix d'une église.
La croix d'une église (photo d'illustration). © ALAIN JOCARD / AFP
  • Copié
BW avec AFP , modifié à
Un curé de l'Eure, le père Francis Michel a comparu jeudi devant le tribunal d'Evreux. Si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, ses relevés bancaires ont néanmoins révélé des dépenses pour des nuits d'hôtels à Paris.

Il est soupçonné d'avoir détourné plus de 100.000 euros. Un curé de l'Eure, le père Francis Michel, en conflit doctrinal depuis plusieurs années avec son évêque, a comparu jeudi devant le tribunal d'Evreux pour avoir détourné l'argent de la quête. Le père Michel, qui a été longtemps le curé de Thiberville, comparaissait pour "abus de confiance". L'association diocésaine s'était portée partie civile. Le parquet a requis 5.000 euros d'amende et le jugement a été mis en délibéré au 23 octobre.

Des fidèles témoignent en sa faveur. Les faits se sont produits entre 2006 à 2008. Après une plainte de l'évêché, les enquêteurs ont retrouvé 116.000 euros sur les onze comptes bancaires du prêtre qui ne touchait en principe que 900 euros par mois.

Ce curé pratiquant des offices à l'ancienne, sans être véritablement traditionaliste, n'était pas en phase avec son évêque, Mgr Christian Nourrichard et ne restituait pas au diocèse les sous que lui versaient les fidèles. Plus précisément le prêtre ne reversait pas au diocèse l'argent reçu à l'occasion de baptêmes et d'enterrements, comme il était censé le faire. Neuf fidèles sont pourtant venus témoigner en sa faveur à la barre.

De l'argent dépensé pour des nuits d'hôtels, de la maroquinerie... et des piercings. Si le curé avait la réputation de vivre dans le dénuement, portant une soutane pleine de trous, ses relevés bancaires ont néanmoins révélé des dépenses pour des nuits d'hôtels à Paris, pour de la maroquinerie et, plus curieusement, des piercings.

Il aurait versé 30.000 euros à un jeune déshérité qu'il héberge chez lui, pour payer un permis de conduire que le garçon n'a jamais passé. "Je reconnais que je me suis fait rouler dans ma vie", a expliqué le père Michel. "Une fois, un chèque a même servi à acheter de la drogue", a-t-il dit.