Tarn : enquête pour vols contre des professeurs ayant voulu sauver des tableaux noirs

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Les professeurs sont soupçonnés d'avoir volé des tableaux mais aussi des tabourets, des tables et des chariots pour télévisions. Image d'illustration. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Aidés par des parents d'élèves, ils ont récupéré dans leur collège en travaux des tableaux noirs destinés à la déchetterie. 

Six professeurs d'un collège de Gaillac dans le Tarn font l'objet d'une enquête pour "vol" pour avoir voulu préserver des tableaux noirs "destinés à déchetterie" pendant des travaux estivaux dans leur établissement, a dénoncé lundi leur comité de soutien.

Plainte et procédure disciplinaire. Une plainte pour "effraction, intrusion et vol" a été déposée en juin à l'encontre de ces enseignants par la principale du collège Albert-Camus et le président du conseil départemental Thierry Carcenac, s'est indigné Pascal Pragnère, porte-parole de ce comité de soutien. Une procédure disciplinaire a également été ouverte à l'encontre de ces professeurs par le rectorat, selon Pascal Pragnère. Une pétition a été mise en ligne sur le site change.org pour soutenir "les tableaux noirs et les professeurs". En quatre jours, elle a recueilli plus de 4.000 signatures.

La principale avertie. A la fin de la dernière année scolaire, ayant été avertis que les tableaux noirs du premier étage devaient être détruits et remplacés par des tableaux blancs, les professeurs ont décidé de les sauvegarder pour les ramener à la rentrée. Ils se souvenaient que l'année précédente, lors des travaux au 2e étage, les tableaux noirs avaient tous été amenés à la déchetterie, a souligné Pascal Pragnère.

Dès le mois de décembre, ils avaient adressé un courrier à la cheffe d'établissement, pour sauver "leur outil de travail". Ils avaient réitéré leur demande en mars, avril, mai et juin, faisant valoir l'intérêt pédagogique pour le tableau noir plutôt que le tableau blanc mais aussi des arguments écologique (pas de solvant) et financier (faible coût de la craie). Face à l'absence de réponse à leurs lettres, le 28 juin, les enseignants aidés par des parents d'élèves sont venus chercher les tableaux avec des camionnettes. Tout en alertant la principale, selon Pascal Pragnère. La gendarmerie est alors intervenue, et les tableaux laissés sur place.

D'autres meubles volés ? La plainte a été maintenue. Selon les mis en cause, dont les domiciles ont été perquisitionnés, la plainte ne porte pas que sur les tableaux noirs. Elle a été élargie à d'autres vols commis à d'autres moments : deux tabourets, deux tables d'élèves et des chariots pour téléviseur et rétroprojecteurs. Interrogée, la principale de l'établissement, Edwige Rieux, a refusé de s'exprimer et le président du Conseil départemental n'avait pas pu pour l'instant être joint par l'AFP.