Suspendre le Flash-Ball serait "contre-productif", selon le ministère de l'Intérieur

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L.H. avec AFP , modifié à
Le Défenseur des droits recommande l'interdiction de cette arme non létale lors des manifestations et demande un moratoire général sur son utilisation.

Un moratoire sur l'utilisation du Flash-Ball par les forces de l'ordre ? Ce serait "contre-productif", juge le ministère de l'Intérieur, répondant à une demande du Défenseur des droits. "Un moratoire sur les armes intermédiaires serait contre-productif et pourrait avoir des conséquences dangereuses: nous ne pouvons pas (...) nous permettre de désarmer nos forces de l'ordre", a estimé mercredi le porte-parole de la Place Beauvau, Pierre-Henry Brandet.

"Gravité des lésions". Mardi, le Défenseur des droits Jacques Toubon avait annoncé avoir recommandé l'interdiction du Flash-Ball lors des manifestations et demandé un moratoire général sur son usage, quel qu'en soit le contexte, au vu de la "gravité des lésions" qu'il peut causer. "Il est manifeste que le Flash-Ball n'est pas une arme véritablement adaptée au maintien de l'ordre", estime le Défenseur des droits.

"Le ministre de l'Intérieur a pris acte de la recommandation du Défenseur des droits du 16 juillet 2015, concernant l'usage du Flash-Ball lors des manifestations. Ses services l'étudient et y répondront dans le délai légal de deux mois", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. "Le cas échéant, des adaptations de la doctrine d'emploi des armes de force intermédiaire seront adoptées".

"Des agressions de plus en plus violentes". Selon lui, "l'équipement des forces de l'ordre en armes de force intermédiaire répond à une double préoccupation : assurer la protection des policiers et gendarmes exposés à des agressions de plus en plus violentes, tout en limitant le recours des armes à feu qui doit rester extrêmement rare et n'intervenir que dans les cas et les circonstances les plus graves".