Quand un bijoutier organise son propre braquage

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Guillaume Biet et T.M.
Le braqueur présumé et son complice supposé, qui n'est autre que le gérant de la bijouterie, auraient monté le coup pour escroquer l'assurance.
INFO EUROPE 1

Le braquage avait été commis avec une étrange facilité. En septembre 2014, un homme seul débarque, visage découvert, dans une bijouterie parisienne. Sans même sortir une arme, il ligote le gérant et son employé avec un ruban adhésif et rafle plus de 400.000 euros de bijoux avant de s'enfuir.

Le braqueur est un proche du gérant. Pourtant, l'enquête piétine. Jusqu'à ce que les experts du laboratoire isolent une trace ADN sur le scotch utilisé par le malfaiteur. Coup de théâtre : non seulement les policiers identifient le suspect, mais ils découvrent que c'est un proche du gérant de la bijouterie, qui lui loue même un garage en banlieue.

Arnaque à l'assurance ? L'affaire prend ainsi une toute autre tournure. Les enquêteurs découvrent que le bijoutier a bien été indemnisé par l'assurance et qu'il a continué ses allers-retours réguliers entre la France et Israël. Les policiers de la BRB le placent alors en garde à vue, où il nie tout en bloc. En revanche, le braqueur présumé, confondu par son ADN, a été formellement reconnu par l'employé qui avait été ligoté. Les deux hommes, d'une quarantaine d'années, sont donc mis en examen pour braquage et séquestration. Mais désormais, la justice n'exclut pas d'élargir l'enquête pour "escroquerie à l'assurance".