Le procès devrait se tenir jusqu'au 2 décembre (photo d'illustration). 2:02
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Guillaume Biet et A.D , modifié à
Gravement blessé lors du choc qui a tué deux de ses collègues, un policier assiste au procès du chauffard depuis une semaine. Sa mémoire perdue fait partie des séquelles de l'événement tragique.
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Le procès s'est ouvert mardi dernier devant la cour d'assises de Paris : celui du chauffard qui, sortant d'une discothèque ivre et sans permis, a tué deux policiers de la brigade anticriminalité (BAC) en percutant leur voiture sur le périphérique parisien en février 2013. Un policier qui a survécu à l'incroyable choc, désormais âgé de 58 ans, a témoigné au micro d'Europe 1.

"Pourquoi j'ai survécu ?". Gravement blessé lors du choc, il est resté trois mois dans le coma. Aujourd'hui, il remarche doucement mais il a des séquelles. Il a surtout perdu la mémoire de cette nuit-là : "Je n'ai pas le moindre souvenir, c'est un black-out total. Depuis une semaine, j'essaye de me rappeler des bribes." Mais rien ne remonte dans sa mémoire. Depuis sept jours, il assiste à son histoire sans s'en souvenir. "C'est un peu comme un film où je suis l'acteur mais j'en suis étranger", explique ce policier "miraculé".  Il accepte ce qualificatif mais trouve "que ce n'est pas un statut très enviable. On se pose la question pourquoi j'ai survécu ? Pourquoi je ne suis pas mort dans l'accident alors que mes collègues le sont ?"

"Ni haine ni passion". Face à lui dans le prétoire se trouve l'accusé qui comparaît pour violence sur personnes dépositaires de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner, un crime passible de 20 ans de réclusion. L'homme âgé de 25 ans, déjà condamné à huit reprises, dont cinq fois pour des délits routiers, a déjà effectué deux séjours en prison. "Ce monsieur ne dit pas grand chose. Je n'ai ni haine ni passion. J'attends peut-être des explications à la barre", précise la victime qui trouve l'accusé dans le box "éteint. Il n'a pas une attitude de repenti mais je connais ces individus, il n'y a rien qui me choque."

Un peu spectateur du procès, ce policer n'en attend pas grand-chose. il fait confiance aux jurés pour prononcer la sanction la plus juste.