Attaque d'un commissariat à Paris : l'assaillant identifié

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C.P.-R. avec le service Police/Justice d'Europe 1 et AFP , modifié à
L'homme qui a été abattu par la police, jeudi, alors qu'il tentait d'attaquer des agents en faction en criant "Allah Akbar", à Paris, a été identifié. Il a été mis en cause pour vol en réunion à Sainte-Maxime, dans le Var, en 2012.  

Un homme a été abattu après avoir tenté d'agresser des policiers du commissariat de la Goutte d'Or, près de Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, a-t-on appris de sources policières, jeudi peu avant midi. Les tirs des fonctionnaires de police ont permis de neutraliser l'assaillant, qui gisait à terre, les bras en terre. L'individu portait "un dispositif explosif fictif", d'après les termes du procureur François Molins, et une revendication en arabe "non équivoque" a été découverte sur lui. 

Les informations à retenir : 

- un homme a été abattu par des policiers après avoir tenté d'attaquer le commissariat

- une revendication en arabe "non équivoque" et un drapeau de l'EI ont été trouvés sur lui

- l'individu a été arrêté en 2012 dans le Var pour vol en réunion et n'était pas connu des services de renseignement

- la section antiterroriste du parquet de Paris est saisie de l’enquête

"Allah Akbar". Un an jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, cet homme a tenté de s'en prendre, à l'aide d'un couteau, à des agents de police qui se trouvaient à l'accueil de ce commissariat situé dans un quartier populaire de Paris. Alors qu'il était 11h30 et que François Hollande adressait ses voeux, dans le même temps, aux forces de sécurité à la préfecture de police de Paris, l'assaillant a brandi une lame de type feuille de boucher en criant "Allah Akbar", selon le ministère de l'Intérieur.

Ce sont "les tirs de riposte des policiers qui ont permis de neutraliser l'individu", a indiqué sur Europe 1 Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur. L'homme aurait agi seul, mais "il faudra se montrer très prudent [...] pour avoir en la certitude", a par ailleurs précisé le porte-parole. La vidéosurveillance sera notamment exploitée en vue d’éclaircir ce point. 

Il ne portait pas d'explosifs. Immédiatement après l'attaque, un large périmètre de sécurité a été mis en place aux alentours de la rue de la Goutte d'Or et les services de déminage ont été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux. L'assaillant portait sous son manteau un dispositif, qui pouvait laisser penser dans un premier temps au port d'une ceinture explosive.

C'est un robot de déminage qui a permis de s'assurer qu'il était factice et ne contenait "pas d'explosifs", a précisé une source judiciaire. En réalité, il s'agissait, d'après nos informations, d'une petite pochette, portée sous son manteau sombre, entourée de scotch et d'où sortait un fil. 

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Le parquet antiterroriste est saisi. Compte tenu de ces nouveaux éléments, la section antiterroriste du parquet de Paris, qui n'avait pas été saisie dans un premier temps, est désormais saisie du dossier. Une enquête a été ouverte "du chef de tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", a indiqué François Molins et a été confiée conjointement à la section antiterroriste de la brigade criminelle de la préfecture de police (SAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). 

Arrêté pour vol en réunion en 2012. L'individu a pu être identifié, jeudi en fin de journée. D'après les informations d'Europe 1, ses empreintes digitales correspondent à celles d'un homme connu des services de police pour avoir été mis en cause, en 2012, pour vol en réunion, à Sainte-Maxime dans le Var.

Des empreintes digitales qui avaient été entrées, lors de son arrestation, dans le Fichier national des empreintes digitales (FAED). L'homme avait alors déclaré ne pas avoir de domicile fixe et s'était présenté aux gendarmes chargés de l'enquête sous le nom d'Ali Sallah, né en mai 1995 à Casablanca, au Maroc. 

Un drapeau de Daech retrouvé sur lui. Sur le corps de l'assaillant, les enquêteurs ont découvert un téléphone portable, et "un papier sur lequel figurent le drapeau de Daech et une revendication non équivoque en langue arabe", a annoncé le procureur de la République de Paris, dans un communiqué, jeudi après-midi. Dans cette lettre rédigée à la main, l'homme prête allégeance au groupe de l'Etat islamique et dit vouloir "venger les morts de Syrie", d'après une source proche de l'enquête.

D'après les informations d'Europe 1, l'homme donne aussi un nom. Problème : celui-ci ne correspond pas au nom sous lequel il est enregistré au FAED, "Ali Sallah". Une seule certitude, d'après nos informations : aucun de ces deux noms n'étaient connus des services de renseignement français.