Ouverture du procès d'un employé de la BNF qui vendait des œuvres sur ebay

Le magasinier travaillait à la BNF.
Le magasinier travaillait à la BNF. © AFP/Loïc Venance
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Marguerite Lefebvre avec G.M.
Le magasinier a dérobé plus de 200 œuvres pour les revendre sur internet. En deux ans, l'employé a gagné près de 45.000 euros grâce à son trafic.

Des dizaines d’œuvres volées... Le procès d'un ancien employé de la bibliothèque nationale de France, la BNF, s'ouvre jeudi. Ce magasinier, qui travaillait dans les réserves de l'institution, est jugé pour vol après avoir reconnu qu'il avait dérobé plus de 200 gravures anciennes pour les vendre !

Des pages découpées au cutter. Cet homme de 43 ans était un employé modèle, jusqu'au premier larcin. Celui qui connaissait les rayonnages sur le bout des doigts après avoir passé des journées entières à arpenter les réserves, à transporter, trier et classer les œuvres avait en effet décidé de profiter de son accès aux œuvres. En février 2015, c'est un visiteur qui découvre le pillage. Au milieu d'un fascicule de gravures, il trouve plusieurs pages manquantes, découpées au cutter. L'alerte est donnée et les œuvres sont finalement retrouvées aux Pays-Bas, vendues sur ebay par l'employé de la BNF, qui avoue sur le champ. 

200 œuvres volées. En tout, il a reconnu avoir volé, au compte-goutte, plus de 200 œuvres dont des gravures du flamand Bruhgel. "Confronté à des problèmes matériels assez importants, il s'est laissé aller à des gestes qu'ils regrettent très, très profondément", affirme son avocat Richard Sedillot. "C'est une situation terriblement humaine : un homme qui a commis une erreur et qui vient dire aujourd'hui : 'Ce que j'ai fait inadmissible'". Et quand il dit qu'il regrettera ce geste qui a été le sien toute sa vie, j'en suis intimement convaincu", poursuit-il. En deux ans, l'employé a gagné près de 45.000 euros grâce à son trafic. Les œuvres, elles, n'ont pas toutes été retrouvées. Il en manque encore une quarantaine.