Côte d'Azur : l'empoisonneuse en série présumée placée en garde à vue

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Photo d'illustration © DGPN / SICOP
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avec AFP , modifié à
Une quinquagénaire soupçonnée d’avoir empoisonnée cinq hommes, dont deux ont trépassé en 2011 sur la Côte-d’Azur, a été entendue en garde à vue, mercredi, à Roanne, dans la Loire.

Des cocktails d’anxiolytiques sous le soleil de la Côte d’Azur. C’est l’arme fatale qu’aurait utilisée Patricia D., soupçonnée d'avoir séduit et empoisonné cinq hommes dans la région dont deux ont trépassé en 2011. Déjà incarcérée à Roanne, dans la Loire, pour avoir escroqué un veuf, cette femme de 54 ans a été sortie de prison, mercredi, pour être entendue en garde à vue par la police judiciaire de Nice. Cette audition intervient dans le cadre d’une commission rogatoire délivrée par un juge d’instruction niçois, rapporte Nice-Matin.

"J'ai failli mourir pour trois jours d'amour". Cette Parisienne a été condamnée le 23 avril 2013 à cinq ans de prison ferme pour vol, escroquerie et séquestration, à l'encontre de Robert, un ancien professeur de sciences économiques d'Annemasse, en Haute-Savoie. "J'ai failli mourir pour trois jours d'amour", avait-il raconté. "Elle a commencé à me droguer et moi comme j'avais confiance, je n'ai rien vu", s'était confié auprès d'Europe 1, ce veuf alors âgé de 88 ans. Chez lui, la police avait retrouvé des flacons de valium et de méthadone.

Deux décès suspects. En avril 2013, le parquet de Nice avait ouvert une information judiciaire "contre X" pour assassinats et empoisonnements avec préméditation, concernant d'autres victimes potentielles de cette "veuve noire" sur la Côte d'Azur. Dès 2011, la présumée empoisonneuse avait été entendue par la police niçoise après le décès d'un homme de 65 ans avec qui elle vivait à Nice dans un hôtel. Mais aucune charge n'avait été retenue contre elle. Elle avait aussi fréquenté, en 2011, dans la commune de Mouans-Sartoux un homme mort à 85 ans. Ces deux hommes ont vécu brièvement avec la quinquagénaire qui était devenue légataire universelle de l'un et touchait de l'argent du second.

1,65m, blonde, "sans tabou en amour". Deux autres rescapés, vivant à Fréjus dans le Var et à Nice, dans les Alpes-Maritimes, estiment avoir subi des tentatives d'empoisonnement et se sont constitués parties civiles. L’octogénaire de Fréjus, Valentin, avait raconté, dans un entretien à Nice-Matin, qu'il avait rencontré Patricia en janvier 2012 par le biais d'une agence matrimoniale. "1,65 m, relativement mince, fausse blonde… très douce. Elle disait : en amour, je n'ai pas de tabou", se souvenait-il. "J'ai craqué pour elle. Je retrouvais un brin de jeunesse", concédait celui qui avait partagé la vie de la mante religieuse présumée durant trois mois.

Du valium dans sa valise. Son conte de fées s'était arrêté net lorsqu'il avait découvert du valium dans la valise de sa séductrice et que son médecin avait décelé chez lui des traces d'empoisonnement. "Je me dirigeais vers la mort sans m'en rendre compte !", avait alors déclaré le retraité. "Elle a écrit au notaire pour tenter de me spolier. C'est une mythomane, une comédienne, une manipulatrice qui a profité de ma solitude", avait assuré Valentin. Lors de son arrestation, Patricia D. avait en sa possession des documents sur une possible cinquième victime sur la Côte d'Azur, restée toutefois introuvable.

Bientôt mise en examen ? Enfin un sixième homme apparaît dans l'enquête pour un vol de papiers, mais il n'aurait pas été empoisonné. "A l'issue de l'audition de la suspecte, le juge d'instruction décidera s'il y a suffisamment d'éléments à charge pour la mettre en examen", a indiqué la police niçoise, mercredi.