Nanterre : en pleine audience, un juge explique que la femme doit se soustraire "au devoir conjugal"

Le magistrat risque des poursuites disciplinaires après avoir tenu des propos déplacés lors d'une audience. (Illustration)
Le magistrat risque des poursuites disciplinaires après avoir tenu des propos déplacés lors d'une audience. (Illustration) © AFP
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Le magistrat risque des poursuites disciplinaires après avoir tenu des propos sexistes lors d'un procès pour violences conjugales. 

Un juge du tribunal de Nanterre a tenu des propos plus que surprenants alors qu'il présidait l'audience d'un procès pour violences conjugales, raconte Le Parisien. Ses mots étaient "totalement déplacés", considère le quotidien. Mercredi, un homme de 48 ans était jugé pour "menaces de mort réitérées par conjoint". Interrogé sur les violences qu'il inflige à son épouse, le prévenu mentionne que le couple fait chambre à part. Le magistrat rappelle alors à la femme que cette dernière échappait ainsi… "au devoir conjugal".

Interloquée, l'avocate de la partie civile raconte que le juge était "revenu trois fois" sur ce "devoir conjugal", arguant qu'il avait été juge aux affaires familiales et maîtrisait donc le sujet. "Mais le devoir conjugal n'existe pas !", insiste le conseil de la victime, interrogée par Le Parisien. "On n'est plus dans les années 1960 !". 

Convoqué dès le lendemain. L'avocat du prévenu estime pour sa part que le juge "cherchait une petite excuse, peut-être", à son client qui "reconnaissait les faits". L'avocate de la partie civile a rédigé dès mercredi soir un courrier destiné au président du tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre. Sa réaction ne s'est pas faite attendre : le magistrat a été convoqué dès jeudi matin pour s'expliquer. Le président du TGI doit revoir le juge en début de semaine prochaine pour décider s'il prendra ou non des "mesures conservatoires" et si la présidence des comparutions immédiates que ce dernier présidait jusqu'à présent les mercredis lui sera retirée.