Qui est Evacuation Squad, ce groupe qui revendique les menaces contre les lycées ?

Un lycée parisien visé par les fausses alertes à la bombe © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Un groupe d’internautes, baptisé Evacuation Squad, a revendiqué plusieurs fausses alertes, notamment en Europe, pour "semer le chaos".

Semer la panique est leur crédo. Et ils frappent fort depuis une semaine. Un groupe obscur d’internautes, qui se surnomme Evacuation Squad (brigade d’évacuation en français), est suspecté d’être à l’origine des fausses alertes à la bombe lancées ces derniers jours dans plusieurs établissements scolaires prestigieux à Paris. Leur terrain de jeu ne se restreint pas à la France : le groupuscule a revendiqué des attaques en Italie, au Royaume-Uni, en Australie, mais aussi au Japon et aux Etats-Unis. Avec toujours le même schéma : un appel anonyme et malveillant, provoquant l’évacuation des établissements concernés, principalement des écoles de renom.

  • Qui est le groupe suspecté ?

Un groupe de six internautes, basés en Iran et en Russie, se cacheraient sous le nom d’Evacuation Squad. Un message posté fin janvier sur le site de partage anonyme "Pastebin", et repéré par Mashable, constitue le bréviaire du collectif. "Nous faisons ce que nous faisons pour plusieurs raisons : nous détestons le gouvernement américain, nous détestons l'autorité, et nous ADORONS semer le chaos", écrivent-ils.

" nous détestons le gouvernement américain, nous détestons l'autorité, et nous ADORONS semer le chaos "
  • Comment procèdent-ils ?

Dans sa biographie du compte Twitter "Ev4cuati0nSquad", suspendu depuis, le collectif se vante de pouvoir agir "partout". Avec toujours le même mode opératoire. Des appels anonymes lancent un message pré-enregistré : "il y a des bombes dans tous les lycées, vous allez tous sauter". La suite est connue de tous. Les élèves sont confinés ou évacués avant que la police intervienne pour sécuriser la zone. Et constate le canular.

Ces alertes simultanées sont rendues possibles par "un compte VoIP aux crédits d'appel quasi-illimités", dont le collectif a volé les codes d'accès, explique Viktor Olyavich, le porte-parole dans un mail envoyé à Mashable Australia. La technique VoIP ("voix sur IP" en français) permet de transporter la voix sur un réseau local ou Internet, explique L’Obs.

Une technique dont le groupe souhaite faire un business. Une fausse alerte à la bombe pourrait bientôt se négocier en bitcoins - une monnaie virtuelle sur le web – à des prix allant de 5 à 50 dollars pour un "événement sportif majeur", rapporte Mashable.

  • Ont-ils revendiqué les faits ?

Sur les différents comptes Twitter qu’il a ouvert, le groupe revendique des centaines de fausses alertes, lancées spontanément à différents endroits du globe. Un profil baptisé "Evacuation Squad", aujourd'hui suspendu, menaçait de lancer ces alertes pour "sauter les cours", ou encore "distraire la police d'un crime que vous allez commettre".

La menace a été mise en application pour la première fois le 26 janvier. Jusqu’ici, aucune ne s’est révélée être sérieuse, que ce soit à Paris, Lyon, Glasgow, Birmingham, Sydney ou encore Victoria. En France, deux enquêtes ont été ouvertes à Paris et à Lyon pour "menaces de destruction". Contactée par Europe 1, la sûreté territoriale de Paris, qui s'emploie à faire le parallèle avec les actions similaires menées dans d'autres pays, estime que la piste d’Evacuation Squad est sérieuse.