Manif des policiers : qu'en disent les professionnels de la justice ?

© AFP
  • Copié
M.-A.B et Pierre de Cossette , modifié à
Comment les fonctionnaires chargés de rendre et appliquer la justice réagissent au malaise des policiers ? Europe 1 a posé la question à Olivier Cacquineau, du syndicat SNEPAP-FSU.

Plusieurs milliers de policiers sous les fenêtres de Christiane Taubira, place Vendôme. C'est ce qui est attendu mercredi, alors qu'un de leur collègue, blessé par un détenu en cavale est entre la vie et la mort. Du gardien de la paix au commissaire, tous les corps de police sont appelés à venir protester devant le ministère de la justice, pour y dénoncer un manque de moyens, l'explosion des violences et l'absence, selon eux, de réponses pénales.


"Sortir de la guéguerre police/justice"par Europe1fr

Qu'en pensent ceux qui travaillent du côté de la justice ? Olivier Cacquineau, secrétaire général du syndicat SNEPAP-FSU, particulièrement représenté dans les services de probation et d'insertion (SPIP), s'inquiète du message envoyé par les policiers.  

Entendu sur europe1 :
 Le laxisme des juges, aujourd'hui, il n'existe pas 

"Le laxisme des juges, aujourd'hui, il n'existe pas. Il y a de plus en plus de peine d'emprisonnement qui sont prononcées et ces peines sont de plus en plus longues", explique au micro d'Europe 1, le syndicaliste,  également conseiller pénitentiaire d'Insertion et de Probation, un métier de la justice qui consiste à aider à la prise de décision judiciaire et mettre à exécution les décisions pénales. "Les permissions de sorties, puisque c'est un triste sujet d'actualité, sont de moins en moins nombreuses et le taux d'aménagement de peine est à la baisse", assure-t-il.

Entendu sur europe1 :
 On peut comprendre les questionnements et même les partager 

"Après ce qu'il s'est passé la semaine dernière, on peut comprendre la douleur. On peut comprendre les questionnements et on peut même aller jusqu'à les partager", concède Olivier Cacquineau. "Un événement, aussi dramatique soit-il, ne doit pas remettre en cause tout un système, tout un dispositif qui fonctionne", nuance-t-il, avant de déplorer le message envoyé par la manifestation de mercredi.

"La symbolique qui est envoyée, c'est que nos collègues fonctionnaires de police entendent rendre la justice. Dans un Etat de droit, où le principe de séparation des pouvoirs est mis en place, et notamment l'indépendance du pouvoir judiciaire, ce n'est pas possible. A chacun son travail", conclut le syndicaliste.