Un homme de 54 ans comparait à la barre, jeudi et vendredi au tribunal de Nancy pour escroquerie. 1:34
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Arthur Helmbacher, édité par Baptiste Denis
Le tribunal correctionnel de Nancy démarre ce jeudi le procès attendu de l'ancien professeur de physique-chimie. Ce dernier est suspecté d’avoir escroqué 150 investisseurs persuadés de placer leur argent dans une invention révolutionnaire... qui n'a finalement jamais vu le jour.

Inventeur génial ou escroc ? Un homme de 54 ans comparait à la barre, jeudi et vendredi au tribunal de Nancy. Cet ex-prof de fac, au train de vie fastueux, est suspecté d’avoir escroqué des dizaines d’investisseurs en leur miroitant de placer leur argent dans une invention révolutionnaire : une super batterie électrique. "Une bombe atomique sur le plan économique", assurait celui qui leur promettait "une rentabilité de 1 à 100, voire de 1 à 1.000". Ces particuliers, environ 150, n’ont finalement jamais revu la couleur de leur argent et la somme du préjudice s'élèverait à près de 2,8 millions d'euros. Une cinquantaine d'entre eux se sont constitué partie civile.

Des émirs, Bill Clinton et François Hollande

"Il nous mettait en avant des interactions avec des émirs, Bill Clinton qui devait venir en France pour ça. Il devait y avoir une réunion avec François Hollande à l’époque. Là où ça a été une réalité, c’est que l’on a réussi à le mettre en relation avec un vrai conseiller de l'ancien président. Mais quand on l’a mis devant le fait accompli il n’y est jamais allé", raconte Jérôme Bichet, l'une de ses victimes, sur Europe 1.

Une petite boîte en plexiglas, quelques fils électriques, l'idée semblait réalisable et très novatrice pour mettre fin au règne des énergies fossiles. "L’équivalent de la machine à vapeur", revendiquait pour sa part l’agrégé de physique. Cet homme charmeur, amateur de grosses BMW, de belles demeures, de soirées libertines était apparu convaincant aux yeux des investisseurs. Le psychiatre qui a examiné l’ex-prof de physique parle de mégalomanie et d’intelligence largement supérieure à la moyenne. Il semblait paranoïaque aussi selon Jérôme Bichet : "Il avait embauché des gardes du corps. Je me souviens de discussions où il me disait : ‘Ne m’appelle pas par téléphone, je suis sur écoute’. Il était complètement fou dans ses propos. Il se baladait avec des mallettes d’argent..."

"La meilleure des solutions c’est de le mettre en prison et de le soigner"

Certaines victimes, qui avaient investi près de 60.000 euros en moyenne, ont alerté les enquêteurs dès 2014 et l'homme est sorti de détention provisoire en 2015. "Le pauvre monsieur, je ne le souhaite pas, mais avec tous l’argent qu’il a amassé, à mon avis, il va y avoir quelqu’un qui va lui tomber dessus et lui mettre une balle. La meilleure des solutions c’est de le mettre en prison et de le soigner pour qu’il comprenne que ce qu’il a fait ce n’est pas normal", lance Jérôme Bichet qui n'a toujours pas récupéré son argent.