"La veuve noire de l'Isère", condamnée à 30 ans en 2014, libérée sur vice de procédure

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Le procès de Manuela Gonzalez avait eu lieu en novembre 2014 à la cour d'assises de Grenoble, dans l'Isère. © AFP
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B.W. avec AFP , modifié à
Manuela Gonzalez condamnée à 30 ans de réclusion criminelle, en 2014, pour le meurtre de son dernier mari, a été libérée lundi suite à un vice de procédure. 

Elle est surnommée "la veuve noire de l'Isère". Manuela Gonzalez, condamnée en avril 2014 à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son dernier mari, a été libérée lundi par la cour d'appel de Grenoble, suite à un vice de procédure, a-t-on appris de sources judiciaires. La quinquagénaire a été remise en liberté en raison d'un non-respect du "délai raisonnable" de jugement, a indiqué lundi le parquet général, confirmant une information de l'avocat de la quinquagénaire, Me Ronald Gallo. "Manuela Gonzalez a été libérée par la chambre de l'instruction qui considérait que le délai entre la première instance et l'appel était trop long", a précisé lundi le parquet général.

Quatre ex-compagnons intoxiqués. L'avocate de la "veuve noire de l'Isère" avait déposé, le 22 juillet dernier, une demande de remise en liberté de sa cliente. Cette dernière, en détention provisoire depuis mars 2010, a été condamnée à 30 ans de prison pour le meurtre de son dernier mari, Daniel Cano, en octobre 2008, dans des conditions rappelant étrangement l'intoxication de quatre autres de ses compagnons. Lors du procès devant la cour d'assises de l'Isère, Me Gallo avait plaidé l'acquittement, tandis que le parquet avait requis 25 ans de réclusion. Devant la sévérité de la peine, l'avocat grenoblois avait immédiatement annoncé son intention de faire appel.

Jurisprudence européenne. Alors que dix-sept mois se sont écoulés depuis cet appel, aucune date n'est fixée pour le nouveau procès. "On a une cour d'assises saturée en ce moment", a-t-on expliqué au parquet général, où l'on a précisé que le procès de Manuela Gonzalez ne pouvait être fixé avant la mi-2016 "au plus tôt". Un procès de six semaines attend en effet la cour d'assises de l'Isère à partir du 2 novembre : celui du meurtre des jeunes Kevin et Sofiane lors d'une rixe à Echirolles, en septembre 2012. La chambre de l'instruction a donc fait application de la jurisprudence de la cour européenne des droits de l'Homme qui estime que "toute personne a le droit d'être jugée dans un délai raisonnable".