La justice américaine fait patienter Roman Polanski

Roman Polanski doit encore patienter avant de savoir si la justice américaine referme son dossier.
Roman Polanski doit encore patienter avant de savoir si la justice américaine referme son dossier. © AFP
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avec Reuters , modifié à
"Nous ne pensons pas qu'il soit utile d'offrir à une richissime célébrité un traitement de faveur différent de celui d'un autre fugitif", a taclé le ministère public californien.

Roman Polanski devra attendre jusqu'à trois mois pour savoir si la justice américaine accepte de refermer son dossier, a annoncé lundi un juge californien. L'avocat du réalisateur franco-polonais a demandé au juge Scott Gordon de reconnaître que son client a déjà purgé sa peine lors de son incarcération quelques dizaines de jours en 1977. Nanti de cette assurance, Roman Polanski acceptera de se rendre aux États-Unis pour se voir signifier sa peine, a dit son avocat.

"L'accusé a fui". Le ministère public californien a toutefois estimé que Roman Polanski demandait un traitement de faveur et qu'il n'était pas question de discuter de sa peine avant son retour aux Etats-Unis. "Le dossier est vieux de 40 ans parce que l'accusé a fui. Non seulement il a fui, mais il s'est battu autant qu'il a pu pour ne pas rentrer. Nous ne pensons pas qu'il soit utile d'offrir à une richissime célébrité un traitement de faveur différent de celui d'un autre fugitif", a dit la procureure Michele Hanisee.

Cette affaire reste célèbre près de 40 ans après les faits. Certains exigent une sanction exemplaire ; d'autres estiment que les autorités américaines doivent renoncer à demander l'extradition du réalisateur franco-polonais, aujourd'hui âgé de 82 ans.

Relation sexuelle avec une mineure. Roman Polanski a reconnu en 1977 avoir eu une relation sexuelle avec une mineure de 13 ans lors d'une séance photos à Los Angeles. Il a alors passé 42 jours en prison avant d'être remis en liberté après une négociation ("plea bargain"). Mais il a fui les États-Unis l'année suivante, redoutant que le magistrat chargé du dossier ne revienne sur l'accord passé à l'époque et ne le condamne à plusieurs années de prison.

En 2009, il a été arrêté à Zurich sur mandat d'arrêt des États-Unis et placé en résidence surveillée. Il a été libéré l'année suivante après la décision des autorités suisses de ne pas l'extrader. Les États-Unis ont ensuite demandé son arrestation à la Pologne après une apparition du réalisateur à Varsovie en 2014.