Incendie du Paris-Opéra : 3 ans de prison requis, dont un avec sursis

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C.P.-R. avec AFP , modifié à
Trois ans de prison dont un avec sursis ont été requis en appel, mardi, à l'encontre de la femme à l'origine de l'incendie de l'hôtel Paris-Opéra, qui avait coûté la vie à 24 personnes dont 11 enfants, en 2005.

C'est l'incendie le plus meurtrier dans la capitale depuis la Libération : 24 morts, dont 11 enfants. Mardi, la cour d'appel de Paris a requis trois ans de prison, dont un avec sursis, à l'encontre de la femme à l'origine de cet incendie dramatique de l'hôtel Paris-Opéra.

"Et ce sera justice". "Je demande à la cour de confirmer la condamnation de Fatima Tahrour et je requiers trois ans d'emprisonnement dont un avec sursis, et ce sera justice", a lancé l'avocat général Pierre Darbéda.
En première instance, le représentant du ministère public avait réclamé la même peine devant le tribunal correctionnel de Paris, mais celui-ci avait été au delà des réquisitions et condamné Fatima Tahrour à trois ans de prison ferme. L'avocat de la prévenue, Philippe Blanchetier, a estimé qu'une peine de trois ans avec sursis et mise à l'épreuve serait "une réponse satisfaisante pour la société" et qu'à défaut, la cour pourrait suivre les réquisitions du procureur ou prononcer une peine de trois ans totalement aménageable avec une libération conditionnelle.

Elle met le feu après une dispute. Il y a dix ans, dans la nuit du 14 au 15 avril, la jeune femme, alors âgée de 31 ans, et compagne du veilleur de nuit Nabil Dekali, avait quitté le Paris-Opéra, énervée qu'il ne lui prête pas attention après l'avoir fait venir, préférant boire avec des clients et prendre de la cocaïne. En partant, elle avait jeté des habits sur des bougies placées au sol, dans la "salle des petits-déjeuners" de cet hôtel occupé par des familles étrangères et précaires, et où le couple s'installait la nuit sur une couche improvisée.

A leur arrivée sur place vers 02H30, les pompiers plongeaient dans "un véritable cauchemar". Un responsable des secours décrira "une scène de guerre, une pluie de corps qui s'était abattue sur la voie publique, des gens paniqués" qui "jetaient des enfants par la fenêtre".

La cour a mis son arrêt en délibéré au 12 janvier.