Hendaye : 600 euros d'amende pour une restauratrice ayant refusé l'entrée à une femme voilée

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avec AFP , modifié à

Au printemps dernier, elle avait refusé l'entrée de son établissement d'Hendaye à une femme voilée : cette restauratrice de 64 ans a été condamnée mardi à 600 euros d'amende. Elle devra également verser 1.300 euros au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, et effectuer un stage de citoyenneté.

Une restauratrice d'Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) a été condamnée à 600 euros d'amende, mardi par le tribunal de Bayonne, pour avoir refusé l'entrée de son restaurant à une femme voilée au printemps dernier . Reconnue coupable de "discrimination fondée sur la religion", cette femme de 64 ans, née en Espagne mais de nationalité française, avait exigé d'une cliente, accompagnée de son fils le jour de la Fête des mères, qu'elle enlève son voile pour entrer dans son restaurant.

1.300 euros au titre du préjudice moral

Le parquet de Bayonne, jugeant les propos qu'elle avait alors tenus "infamants", avait requis 600 euros d'amende à l'audience du 15 novembre. La sexagénaire devra aussi verser 1.300 euros au titre du préjudice moral subi par la cliente et son fils, et effectuer un stage de citoyenneté "en vue de l'apprentissage des valeurs de la République", a précisé le tribunal.

"La qualification ne colle pas", a dénoncé au micro d'Europe 1 son avocat, Me Jacques Tournaire. "Ce n'est pas pour la religion qu'elle n'est pas contestée. Accepter le vice et accepter la mer, à condition que se dévoile le visage des questions de droits de la femme. Il estimait que la figure voilée était un symbole de domination masculine."

 

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"On veut donc apprendre à ma cliente à être française. Quand on a un mélange entre culture et religion, ça donne ce genre de décision", a-t-il notamment estimé, n'excluant pas de faire appel. "Je me suis sentie très humiliée, elle m'a énormément blessée, maintenant j'ai toujours cette crainte quand je vais dans un restaurant", avait témoigné lors du procès la cliente refoulée. "On s'est senti comme des sous-citoyens", avait abondé son fils à la barre.

Me Jacques Tournaire avait plaidé la relaxe pour sa cliente, arguant d'une "acceptation de l'entrée au restaurant sous condition", à savoir que la cliente retire son voile, et non pas d'un "refus pur et simple" qui aurait été opposé par la restauratrice.