François Molins : "la menace terroriste est toujours aussi forte"

"Il faut travailler dans toutes les directions. Aucun système n'est parfait", a indiqué François Molins, mardi sur Europe 1. © Europe 1
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François Molins, procureur de la République de Paris, invité mardi sur Europe 1, a rappelé que l'an dernier beaucoup d'attentats avaient été déjoués en France.

"La menace est toujours aussi forte". Sur Europe 1, mardi, François Molins, procureur de la République de Paris, a rappelé que la menace terroriste était un sujet fort de préoccupation en France et en Europe. "Beaucoup d'attentats ont été déjoués depuis l'an dernier. On a maintenant des tueries de masse, des risques d'actions coordonnées en France et en Europe. Il existe aussi un risque de passage à l'acte individuel avec des personnes qui appliquent les mots d'ordre lancés par Daech", précise le procureur de la République de Paris. "La menace est présente aussi avec les retours : tous ces gens survivants du conflit irako-syriens susceptibles de rentrer chez eux."

La menace des "revenants". Ces "revenants", 693 français identifiés dans les zones de combats , dont 288 femmes et 20 mineurs, constituent une menace spécifique et différente . "On considère que le rôle des femmes parties en Syrie ne se cantonne pas à des fins purement domestiques. Elles ont un rôle de procréation, d'éducation et de formation des enfants. Elles sont placées en garde à vue à leur arrivée et judiciarisées si l'on arrive à démontrer des éléments constitutifs d'une association de malfaiteurs terroristes", précise François Molins. 

Prendre en charge les enfants. Les enfants aussi sont pris en charge de manière spécifique à leur retour. "On sait que Daech utilise les enfants et les adolescents pour assister à des exactions ou commettre des exactions. On peut redouter des choses, dans la mesure où ces enfants constituent des bombes à retardement. Ils auront vécu dans des conditions de violence extrême." Pour le procureur de Paris, il n'y a pas de recette miracle pour "déradicaliser" ces revenants. "Il faut travailler dans toutes les directions. Aucun système n'est parfait. Quand il y a des dysfonctionnements, il faut savoir améliorer les choses".