Enfants disparus : ces enquêtes qui n'en finissent jamais

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Estelle Mouzin a disparu en 2003, à l'âge de neuf ans, en Seine-et-Marne. © AFP
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et Alain Acco
Le commissaire Philippe Guichard, patron de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes détaille comment les investigations s'organisent pour ces affaires non-résolues.
TÉMOIGNAGE

En moyenne un enfant disparu par an n'est jamais retrouvé. Lundi, comme tous les 25 mai depuis 2012, se tient la Journée Internationale des enfants disparus.  Certaines disparitions d'enfants, dont le corps n'a jamais été retrouvé, remontent parfois à plusieurs décennies.  Malgré les années qui passent, la plupart de ces investigations ne sont jamais bouclées. Le moindre acte, la plus petite vérification, permet de prolonger le délai de prescription (dix ans pour un crime, Ndlr).  L'un des cas les plus célèbres en France reste l'affaire Estelle Mouzin, disparue en 2003, à Guermantes, en Seine et Marne. Un dossier toujours actif dont on a reparlé mercredi dernier avec l'audition, non concluante, de l'ex-épouse de Michel Fourniret.

Lundi, le père d'une autre jeune fille, Cécile Vallin, disparue en 1997, a lancé un appel pour que la justice ne referme pas cette enquête. 

>> Patron de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (ONDRP), le commissaire Philippe Guichard explique au micro d'Europe 1 comment les services s'organisent sur de tels dossiers.

Localiser les suspects "qui tombent au fil du temps". "On traite ces dossiers par la technique de l'escargot, c’est-à-dire que l'on part de ce qui parait le plus évident, vers le moins évident. Petit à petit, on essaie d'élargir les pistes de travail", confie Philippe Guichard. "Il s'agit notamment de vérifier les parcours criminels d'individus qui tomberaient au fil du temps pour les positionner, les localiser, sur les lieux des enlèvements", précise-t-il.

"Dans le dossier Estelle Mouzin par exemple, nous avions bloqué l'activité téléphonique sur le secteur et donc on voit si (le suspect) avait un téléphone avant ce moment-là, si on peut le localiser précisément", relate commissaire qui concède toutefois qu'"évidemment, plus les années passent, plus cela devient difficile".

Faudrait-il centraliser ce type dossier ? Pas nécessairement, estime Philippe Guichard. "A l'Office, nous avons trois à quatre dossiers (de ce type) toujours actifs. Les services locaux sont capables de traiter leurs dossiers en propre, sauf s'ils ont besoin d'une plus-value particulière : une analyse criminelle, un appui de la cellule des psycho-criminologues".