"Dropped" : les familles des victimes réclament huit millions d'euros à la production

Les familles des victimes ne se coordonnent pas pour l'action en justice, selon BFMTV.
Les familles des victimes ne se coordonnent pas pour l'action en justice, selon BFMTV. © BERTRAND GUAY / AFP
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Les familles de deux des trois sportifs tués dans le crash d'hélicoptères réclament à 4,2 millions d'euros à la société de production et les familles des cinq techniciens demandent 3,8 millions.

En mars 2015, le crash de deux hélicoptères tuait dix personnes sur le tournage de l'émission de TF1 "Dropped", dont la navigatrice Florence Arthaud, le boxeur Alexis Vastine et la nageuse Camille Muffat. Deux ans et demi plus tard, les familles des victimes, sauf celle d'un des sportifs, réclament en justice huit millions d'euros au producteur ALP (Adventure Line Productions), filiale du groupe Banijay Zodiak, selon BFMTV. Dans le détail, les familles de deux sportifs réclament à ALP 4,2 millions d'euros et les familles des cinq techniciens décédés demandent 3,8 millions d'euros.

Pas de coordination. Chaque famille de victime est défendue par des avocats différents qui ne travaillent pas ensemble de manière régulière. Résultat, la procédure de recouvrement des dommages et intérêts s'avère complexe. BFMTV explique même que "dans certains cas, plusieurs membres d'une même famille ont même pris des avocats différents. C'est notamment le cas dans la famille Arthaud, où le frère Hubert et la fille Marie ont engagé deux procédures différentes". De son côté, ALP s'est tourné vers AXA, auprès de qui le producteur avait souscrit une assurance professionnelle.

Faute inexcusable ? Autre complication : le droit en matière d'indemnisations n'est pas le même pour les sportifs participants et les techniciens de l'émission. Les seconds étaient sous contrat avec ALP et leur décès relève donc de l'accident de travail. Dans ce cas, les indemnités accordées sont plafonnées par la loi, sous forme d'une rente équivalente au maximum au salaire que touchait la victime. Pour que le maximum soit accordé, il faut que le tribunal reconnaisse une "faute inexcusable" de l'employeur. Or, pour Solen Le Tutour, avocate de la veuve d'un des techniciens interrogée par BFMTV, "ALP avait pleinement conscience du danger qu’elle faisait courir à ses salariés en leur demandant de s’installer dans un hélicoptère qui s’apprêtait à effectuer une manœuvre aérienne (le vol en formation) particulièrement dangereuse, de surcroît illégale, et qui n’avait fait l’objet d’aucune préparation technique ou de sécurité particulière".