Disparition de Maëlys : "Si je perds espoir, je change de métier"

Les enquêteurs n'écartaient plus mardi "la piste criminelle", sans pour autant la privilégier.
Les enquêteurs n'écartaient plus mardi "la piste criminelle", sans pour autant la privilégier. © AFP
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Pierre de Cossette édité par C.O. , modifié à
Philippe Guichard, commissaire de police qui avait travaillé sur la disparition de la petite Estelle Mouzin, est revenu mercredi sur Europe 1, sur les difficultés rencontrées par les enquêteurs dans ce genre d'enquête.
TÉMOIGNAGE

Maëlys a disparu depuis plus de 72 heures. L'enfant de 9 ans a été vue pour la dernière fois dimanche vers 3h du matin, alors qu'elle participait à un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, dans le nord de l'Isère, avec ses parents et d'autres membres de sa famille, qui l'ont cherchée pendant une heure avant d'alerter les gendarmes.

Mercredi, le terrain autour de la salle des fêtes est de nouveau ratissé par les gendarmes."Au regard du temps écoulé depuis la disparition de la jeune Maëlys et au regard des moyens malheureusement vainement déployés pour la retrouver, la piste criminelle, à ce stade, n'est plus écartée", a expliqué mardi la procureure de la République de Bourgoin-Jallieu (Isère) Dietlind Baudoin, lors d'une conférence de presse. En tout 250 personnes doivent être auditionnées par les enquêteurs.

"Tracer la piste de la victime". "Il n'y a pas de scène de crime la plupart du temps. Ça peut être un accident, ça peut être une mauvaise rencontre, ça peut être un vol, un prédateur sexuel, ça peut être tout ce qu'on veut", explique Philippe Guichard chef de l'Office Central de Répression des violences aux personnes. Il avait travaillé sur la disparition de la petite Estelle Mouzin, en 2003. "On essaye de tracer par l'intermédiaire des chiens de la gendarmerie la piste de la personne disparue mais si jamais la victime a été prise en charge par un véhicule, la piste des chiens demeure un peu vaine. Donc on essaye de voir si des véhicules n'ont pas été utilisés à proximité. S'il y a de la vidéo, si il n'y a pas de la téléphonie qui apparaît sur le lieu des faits", détaille-t-il.

"Ce type de dossier vous prend les tripes". "Dans le dossier Estelle, on a imaginé faire des perquisitions dans les domiciles des habitants de Guermantes. Il ne faut rien négliger", ajoute Philippe Guichard. "Les gens qui apparaissent dans l'environnement immédiat de la victime pourraient tout à fait être auteurs de l'enlèvement. Ce type de dossier vous prend les tripes. Si je perds espoir, je change de métier. Je pense que tous nos dossiers sont solutionnables. "