La mosquée de Bayonne prise pour cible : deux blessés, le tireur présumé interpellé

L'auteur des coups de feu a été interpellé.
L'auteur des coups de feu a été interpellé. © GAIZKA IROZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Le suspect, âgé de 84 ans et placé en garde à vue du chef de "tentative d'assassinats", a reconnu être l'auteur des tirs. 

La mosquée de Bayonne a été lundi la cible de tirs faisant deux blessés graves de la part d'un octogénaire, ex-candidat du Front national, interpellé après les faits. Le tireur a été placé en garde à vue en milieu d'après-midi du chef de "tentative d'assassinats", a indiqué le procureur de Bayonne Marc Mariée dans un communiqué.

Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, "à 15h20, un homme a tenté d'incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l'homme leur a tiré dessus" et en repartant, a incendié une automobile. Selon le procureur, l'homme était en possession d'un bidon d'essence.

Les deux victimes, gravement blessées par balles, âgées de 74 et 78 ans, ont été évacuées vers le centre hospitalier de Bayonne, a précisé la préfecture. Selon le maire de Bayonne, Jean-René Etchegaray, qui s'était rendu immédiatement sur place, deux coups de fusil ont été tirés et "l'un est touché au cou, l'autre au thorax et au bras". La police judiciaire a été saisie de l'enquête.

Le suspect avait été candidat FN en 2015

De source proche de l'enquête, le tireur présumé, Claude Sinké, 84 ans, a reconnu en garde à vue être l'auteur des tirs. Selon la préfecture à l'AFP, l'homme est détenteur de trois armes de catégorie B, qu'il avait déclarées. Claude Sinké avait été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales des Landes, canton de Seignanx, mais selon Jacques Leclercq, délégué adjoint landais du Rassemblement national (RN), il avait été "écarté du parti" après ces élections, sans donner plus de précisions.

Selon le maire de Bayonne, "il n'y a jamais eu le moindre problème avec la communauté musulmane à Bayonne", assurant que la mosquée "très bien gérée" ne "sera pas fermée plus de 48 heures". Une salle municipale a été mise à la disposition des fidèles.

Une équipe de déminage s'est rendue au domicile du suspect, à Saint-Martin-de-Seignanx, une commune de 5.000 habitants à une dizaine de km de Bayonne, dans le département voisin des Landes. Interrogé par l'AFP, Mike Bresson, adjoint à la mairie du village landais, a indiqué que l'homme, "connu sur la commune et fui pour ses excès verbaux", était "quelqu'un de totalement atypique dans le paysage, d'un verbe parfois assez violent". "Il donnait l'apparence de quelqu'un de psychologiquement perturbé (...) Il n'aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite".

Selon Sud-Ouest, il avait adressé la semaine dernière une lettre "rageuse" au bâtonnier de Bayonne et au procureur de Dax, avec copie au quotidien qui ne la publie pas en raison de son caractère "discriminatoire et xénophobe".

Une "attaque odieuse" pour Macron, Marine Le Pen dénonce un "acte inqualifiable"

Le président Emmanuel Macron a condamné "avec fermeté l'attaque odieuse perpétrée devant la mosquée de Bayonne". "La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en oeuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane. Je m'y engage", a-t-il twitté. 

Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a qualifié ces tirs d'"attentat" et d'"acte inqualifiable". "L'attentat commis contre la mosquée de Bayonne est un acte inqualifiable absolument contraire à toutes les valeurs portées par notre mouvement", a-t-elle écrit.

Toujours sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a jugé que "les faits commis à la mosquée de Bayonne émeuvent et indignent chacun d'entre nous". "Mes premières pensées vont aux blessés et à leurs proches. Solidarité et soutien à la communauté musulmane dont je mesure le choc et l'effroi", a-t-il ajouté, en saluant "le grand professionnalisme et la réactivité" de la police qui a procédé à l'interpellation du tireur présumé.