Corse : un homme tué par balle à sa fenêtre

© Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Jean-François Servetto, 56 ans, a été atteint par une balle en plein thorax, en fermant les volets de son domicile, situé dans un hameau de Poggio Mezzana, en Haute-Corse. Précédemment condamné pour association de malfaiteurs, l'homme avait déjà échappé à une tentative d'assassinat le 1er février 2021 en Haute-Corse, sept ans après avoir survécu à une première fusillade. 

Un homme de 56 ans, auparavant condamné pour association de malfaiteurs, a été assassiné mercredi soir dans sa maison de Poggio Mezzana, en Haute-Corse, a-t-on appris jeudi auprès du procureur de Bastia et de sources proches de l'enquête. La victime, Jean-François Servetto, a été atteinte par une balle en plein thorax, en fermant les volets de son domicile, situé dans un hameau de cette commune, a précisé à l'AFP une source proche de l'enquête. Une information confirmée par Arnaud Viornery, le procureur de la République de Bastia qui a précisé avoir ouvert une enquête pour "assassinat" et "association de malfaiteurs".

Une tentative d'assassinat le 1er février 2021

L'épouse de la victime a alerté les secours aux alentours de 22h50. Sur place, seule une trace de sang devant sa maison de deux étages était visible jeudi matin, a constaté un correspondant de l'AFP. Monsieur Servetto avait déjà échappé à une tentative d'assassinat le 1er février 2021 en Haute-Corse, sept ans après avoir survécu à une première fusillade. Il avait été "blessé par balles à Santa-Lucia-di-Moriani, sans que ses jours ne soient en danger", avait alors précisé à l'AFP Arnaud Viornery. Le 3 juillet 2013, c'est à une fusillade en Haute-Corse que cet homme avait survécu. Trois hommes avaient été tués par un commando de tueurs lors de ce guet-apens sur une petite route de montagne près de ce village.

Les assaillants avaient pu s'enfuir, mais les gendarmes avaient découvert à bord du véhicule utilitaire des victimes, qui avait fait une chute dans un ravin, des armes de poing et des munitions, des gilets pare-balles, des cagoules et des gants. L'unique survivant du règlement de comptes, Jean-François Servetto, qui se trouvait à bord du véhicule visé et avait été grièvement blessé, avait été condamné en mai 2016 par le tribunal correctionnel de Bastia à six ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de commettre un ou plusieurs assassinats dans cette affaire. Cette condamnation couvrait également des menaces proférées à l'encontre du maire du village de Linguizetta (Haute-Corse).

Soupçonné d'avoir participé à la préparation d'un assassinat

En janvier 2021, il avait également été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et placé sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir participé à la préparation d'un assassinat dans la région de Cargèse, en Corse-du-Sud. Dans un communiqué diffusé sur leur page Facebook, le comité antimafia "A Maffia No - a Vita iè" (Non à la mafia, oui à la vie: NDLR) a regretté qu'"une fois de plus, des bourreaux ont agi", s'indignant que la Corse vive "au rythme régulier de ces sentences de mort". "Nous n'aurons de cesse d'affirmer que le problème de la dérive mafieuse est une priorité à traiter car elle conditionne toutes les évolutions", a ajouté le comité.

Il indique compter en parler au garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, en visite en Corse jeudi et vendredi, "pour sortir du déni et du silence qui font le jeu des bandes mafieuses".