Calais : pas assez de policiers, des gardes à vue levées

© AFP
  • Copié
Faute d'effectifs en week-end pour mener les investigations à bien dans une affaire de vol et dégradation, les policiers ont dû libérer quatre suspects avant la fin de leur garde à vue.

C'est une simple affaire de vols et dégradations dans un magasin de vélo à Calais, dans laquelle les investigations allaient bon train. Samedi, quatre personnes, bien connues des services de police, ont été interpellées dans ce dossier et placées en garde à vue au commissariat de la ville. Mais, alors que la machine est lancée, le parquet décide de mettre un terme à ces mesures de rétention et les suspects sont relâchés. Pour quelle raison ? Le commissariat connaît alors un manque de personnel pour poursuivre les investigations, révèle le quotidien Nord-Littoral

Des renforts déjà prévus par la direction départementale... L'histoire est d'autant plus ubuesque que les quatre individus ont été à nouveau interpellés et placés en garde à vue dès le lundi, une fois que le commissariat avait fait le plein d'effectifs. Une affaire symptomatique d'une situation critique, pourtant déjà prise en compte par la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Pas-de-Calais. Un projet de renfort a été mis en place par la DDSP avec une redistribution des effectifs du département vers Calais pour les jours dis forts : le week-end et occasionnellement les mercredis et jeudis. Un dispositif manifestement insuffisant.

… mais pas de solutions durables. "Ces renforts sont les bienvenus à Calais, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette mesure", regrette cependant dans les colonnes du quotidien Ludovic Hochart, délégué du syndicat Unsa Police. "Nos collègues procéduriers sur le Pas-de-Calais, déjà en proie à une charge de travail conséquente dans leur service avec toute la lourdeur procédurale que l’on connaît, acceptent difficilement cette contrainte et c’est légitime", déplore-t-il, préférant l'affectation de renforts permanents au commissariat.

Beaucoup de forces mobiles, peu de "procéduriers". Une situation peut-être due à un grand arbre qui cache la forêt : l'aide de l'Etat, toujours plus importante, en matière de renforts policiers. Mais ces effectifs supplémentaires s'avèrent avant tout être des forces mobiles (CRS et gendarmes) appelées à encadrer la problématique des migrants, et non à traiter de la procédure qui en découle. Et surtout pas d'un vol de bicyclettes.