Bouches-du-Rhône : les élus de la Ciotat victimes de menaces à répétition

Les impacts de balles sur la fenêtre de l'hôtel de l'adjoint du maire de La Ciotat,  Noël Collura.
Les impacts de balles sur la fenêtre de l'hôtel de l'adjoint du maire de La Ciotat, Noël Collura. © Nathalie Chevance : EUROPE 1
  • Copié
Nathalie Chevance avec CB
Un élu de la majorité municipale Les Républicains a été visé dans la nuit de lundi à mardi par des tirs contre un hôtel qu'il possède. Le dernier incident d’une longue série.

Pour la quatrième fois en dix jours, l'équipe municipale de La Ciotat a été la cible d’actes d’intimidations particulièrement violents. L’hôtel d’un élu de la majorité municipale Les Républicains a été visé par plusieurs tirs dans la nuit de lundi à mardi, rapporte La Provence. Ces menaces visent principalement le maire et l’un de ses adjoints. Ces derniers soupçonnent des anciens employés municipaux fâchés que leur contrat n’ait pas été renouvelé.

Des intimidations en série. C’est le maire de la ville, Patrick Boré, qui a été le premier visé par ces menaces. Le 18 décembre, il a été la cible de menaces de mort proférées devant sa femme". Après avoir pénétré dans notre jardin, deux individus casqués lui ont promis de nous tuer, elle et moi, si au 31 décembre, je ne prenais pas les décisions nécessaires pour cesser, ont-ils dit, ‘de leur enlever le pain de la bouche’", a raconté Patrick Boré.

Deux jours plus tard, le domicile et la voiture d'un adjoint du maire, Noël Collura, ont été les cibles de tirs. Dans la nuit de dimanche à lundi, l'hôtel de ville de La Ciotat a été pris pour cible par des tirs de chevrotine. Le lendemain, les malfaiteurs s’en sont pris, cette fois, à l’Appart'hôtel de Noël Collura. Une dizaine d’impacts ont été relevés sur la façade de l’hôtel, à l’accueil, et sur la porte du restaurant.

"C’est grave. C’est inadmissible". La scène a été filmée par les caméras de vidéosurveillance. Comme lors des précédents tirs qui ont notamment visé la mairie, on peut voir deux hommes au visage découvert sortir d’une voiture et ouvrir le feu à l’aide d’un fusil de chasse. Par chance, dans la nuit de lundi à mardi, à 4 heures du matin, il n’y avait personne dans les rues. Les tirs n’ont fait aucun blessé. Seulement des riverains choqués.

"Quatre impacts sur la porte d’entrée et le bureau du directeur. C’est grave. C’est inadmissible. Ici, c’est une résidence familiale, il y a des enfants, heureusement que l’on n’est pas en pleine saison. C’est de l’intimidation, à tous les niveaux, ça touche l’esprit des familles et les enfants. Ce n’est pas normal, il faut qu’ils fassent quelque chose, et vite", réagit un riverain au micro d’Europe 1.

"Ce sont probablement des agents municipaux". "La brigade criminelle de la Sûreté départementale des Bouches-du-Rhône a été saisie de l'ensemble des faits", a indiqué la procureure adjointe de Marseille Catherine Alexandre, qui souligne "l'enchaînement des faits, leur répétition et l'usage d'une arme de chasse" pour les trois épisodes de tirs.

Pour Gérard Pèpe, chargé de la sécurité à la ville de La Ciotat, la piste interne est privilégiée. "On a des images, la police travaille dessus, on a de bonnes chances d’identifier le véhicule qui a servi aux personnes qui sont venues exercer ces tirs. Ce sont probablement des agents municipaux. Ces petits cons, j’espère que l’on va les mettre au frais très rapidement, et que l’on n’en parlera plus. La Ciotat, ce n’est pas Chicago", prévient-il au micro d’Europe 1.

"Il y a plusieurs pistes liées à des contentieux en cours", a expliqué une source policière. Selon une source proche du dossier, il pourrait s'agir d'un conflit avec du personnel municipal. Selon les informations recueillies par Europe 1, il pourrait s’agir de deux agents municipaux qui n’auraient pas supportés le non-renouvellement de leur contrat le 31 décembre. "Pour le moment, on cherche tous azimuts", a indiqué de son côté Catherine Alexandre.