Bavure mortelle au Flash-Ball : 6 mois de prison avec sursis pour le policier

Devant le tribunal correctionnel de Marseille, le procureur avait récusé toute "légitime défense".
Devant le tribunal correctionnel de Marseille, le procureur avait récusé toute "légitime défense". © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Le policier qui avait tiré une balle de Flash-Ball sur la poitrine d'un homme retranché à Marseille a été condamné à six mois de prison avec sursis. 

C'est la première bavure mortelle au Flash-Ball répertoriée en France : un policier marseillais, qui avait tué en 2010 un homme de 45 ans lors d'une interpellation mouvementée, dans la première bavure mortelle avec cette arme répertoriée en France, a été condamné vendredi à 6 mois de prison avec sursis.

"Pas d'autre choix." Récusant la thèse de la légitime défense avancée par le fonctionnaire de police, le procureur avait requis 18 mois de prison avec sursis à l'encontre du fonctionnaire de police, qui était jugé pour homicide involontaire.  "Je n'ai absolument pas tiré pour tuer", avait de son côté assuré le fonctionnaire à l'audience. Disant regretter "les tragiques conséquences de (son) tir", le gardien de la paix, qui exerce aujourd'hui dans les CRS, a dit n'avoir pas eu d'autre choix que de faire usage de cette arme, présentée comme non-mortelle.

"Il se montrait virulent face à nous." Le fonctionnaire avait atteint au niveau du thorax, avec un projectile, Mustapha Ziani, un résident d'un foyer de travailleurs qui venait de blesser l'un de ses voisins à coups de couteau, s'était retranché dans sa chambre et avait jeté une tasse à la face du policier. Il était décédé le lendemain d'un arrêt cardiaque. 

"Pour moi, quand j'ai tiré, la légitime défense était établie", a assuré le policier à la barre : "On savait qu'il y avait des couteaux qui traînaient, qu'il pouvait s'en servir. Il se montrait virulent face à nous. On a essayé de capter son regard, son attention, pour qu'il se calme et que la tension redescende".