Assaut à Saint-Denis : "on sentait l’immeuble qui bougeait"

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avec Jean-Baptiste Soldaïni , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Sabrine habite juste en-dessous de l'appartement où se sont retranchés les suspects que les forces du Raid ont tenté d'interpeller mercredi matin, une opération qui a viré à la fusillade. 
TÉMOIGNAGE

"On voyait des balles, des lumières, des lasers qui pointaient vers nous, il y avait des explosions. On sentait vraiment l’immeuble qui bougeait". C'est une scène de guerre qu'a décrite Sabrine, qui réside à Saint-Denis au nord de Paris, mercredi matin sur Europe 1. Cette dernière habite dans l'appartement situé juste en-dessous de celui où s'étaient retranchés un groupe de suspects recherchés dans le cadre de l'enquête sur les attentats de vendredi. Trois personnes ont été interpellées et au moins deux suspects ont été tués mercredi, au cours d'un assaut donné par les forces antiterroristes.

"Les policiers ont fermé la porte pour que je ne puisse pas sortir. Ils ont dit de rester allongé par terre, de ne pas bouger et d’éteindre toutes les lumières. C’est ce que j’ai fait : je me suis cachée, j’ai essayé d’aller aux toilettes mais puisqu’il y avait des explosions, j’ai entendu le toit des toilettes qui allait exploser… Je suis sortie des toilettes, j’ai essayé de me protéger avec la porte de la chambre. On est resté comme ça avec mon bébé…", a raconté Sabrine.

"On voyait des balles, des lumières, des lasers qui pointaient vers nous, il y avait des explosions. On sentait vraiment l’immeuble qui bougeait", a-t-elle ajouté : 


Saint-Denis : "J'étais allongée par terre avec...par Europe1fr

"Il y avait des mecs en haut qui couraient et criaient : ‘non, non,non, tire par là ! Rechargez ! Faites vite ! Je n’entendais que ça et je n’arrêtais pas de crier ‘s’il vous plait, si vous êtes de la police, aidez-moi !‘. C’était vraiment des tirs et des explosions, ça bougeait tous les meubles. Il fallait vraiment voir les escaliers, ils ne ressemblaient vraiment plus à rien. Mon plafond est tout troué, il y avait des traces de balles vers la porte et vers ma fenêtre", a-t-elle poursuivi.

"Je ne pouvais pas bouger, j’avais vraiment peur qu’on me tire dessus avec mon fils. J’ai essayé de le cacher, dès qu’il entendait une explosion mon fils m’arrachait la peau avec ses ongles", a ajouté Sabrine, avant de conclure : "on est entré dans la chambre et ils nous ont dit de s’allonger par terre et nous ont fait sortir dès qu’il avait vu avec ses collègues. Un par un, il nous protégeait jusqu’à ce qu’on soit sortis dehors. On ne faisait que courir, ca continuait, des explosions quand on descendait les escaliers. J’avais peur".