Assaut à Saint-Denis : ils se sont réveillés sous les coups de feu

© KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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S.B. , modifié à
Des voisins, des riverains, qui ont assisté à l'assaut du Raid, mercredi matin à Saint-Denis, au nord de Paris, témoignent sur Europe 1. 

Il était environ 4h20 du matin quand le raid a donné l'assaut, mercredi, à Saint-Denis, au nord de Paris, aux alentours de la place Jean Jaurès. Cinq jours après les effroyables attentats qui ont touché la capitale, l'opération de police, menée conjointement dans deux appartements, vise, notamment, l'organisateur présumé des attentats parisiens, Abdelhamid Abaaoud. Trois personnes ont été interpellées et au moins deux suspects ont été tués au cours de cet assaut par les forces antiterroristes. Trois policiers ont aussi été blessés. L'assaut était encore en cours mercredi vers 9h. Effrayés, brutalement réveillés au beau milieu de la nuit par des coups de feu, les habitants du quartier ont témoigné au micro d'Europe 1.  

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"Ça canarde", raconte une riveraine. "Ça canarde... Des explosions... On dirait des tirs de kalachnikovs... Je ne sais pas à quoi cela ressemble, je n’en ai jamais entendus.", décrit Martine, une voisine terrée chez elle. "Je ne vois pas de fumée.  Je suis juste derrière mon volet en espérant que… Je pense que je ne suis pas du tout dans la ligne de mire".


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 "Ça tirait de partout, partout." Même réveil brutal pour Eliane, qui habite juste à côté de l'assaut. Réveillée "en sursaut" par "un grand bruit vers 4h du matin", Eliane est allée à sa fenêtre. C'est là qu'elle est tombée sur "une cinquantaine de policiers avec des cagoules".  "Ca tirait de partout, partout. Quand ils ont vu que la fenêtre était ouverte, ils m’ont dit ‘madame, fermez la fenêtre’. J’ai fermé et je suis restée derrière, planquée contre un mur au cas où une balle". Depuis, par peur des balles perdues,  cette femme, apeurée, s'est couchée sur un matelas à même le sol dans son appartement, en attendant la fin de l'opération.


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"Des explosions, beaucoup d’explosions".Blandine, une riveraine, parle, elle, "de tirs très importants" mais aussi de "beaucoup d’explosions". Des tirs nourris qui ont, selon Blandine, "duré de 4h15 jusqu’à 4h45, puis se sont arrêtés avant de reprendre à 5 heures".

"On sentait vraiment l’immeuble qui bougeait." Sabrine habite juste en-dessous de l'appartement où se sont retranchés les suspects. Les forces du raid lui ont demandé de rester allongée au sol, chez, elle, d'éteindre les lumières et de ne pas bouger. "On voyait des balles, des lumières, des lasers qui pointaient vers nous, il y a eu des explosions. On sentait vraiment l’immeuble qui bougeait", décrit la jeune femme effrayée.  Sabrine avait peur pour son fils, qu'elle tentait de protéger. "J’ai essayé de le cacher, dès qu’il entendait une explosion mon fils m’arrachait la peau avec ses ongles", raconte-t-elle. La police a pu la faire évacuer avec son fils. "On nous protégeait jusqu’à ce qu’on soit sortis. On ne faisait que courir, ça continuait, des explosions quand on descendait les escaliers. J’avais peur".


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La police recommande toutefois "à la population d'éviter absolument la zone du centre-ville", entre la gare de Saint-Denis et les rues autours de la mairie.