Agression de Yuriy : 9 jeunes mis en examen dont 5 pour "tentative d'assassinat"

Le tabassage du jeune Yuriy a suscité un vif émoi.
Le tabassage du jeune Yuriy a suscité un vif émoi. © Capture Twitter
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Europe1 avec AFP , modifié à
Selon des sources judiciaires, neuf jeunes ont été mis en examen dans la soirée de samedi, dont cinq pour "tentative d'assassinat", après l'agression de Yuriy, mi-janvier à Paris. Cinq d'entre eux ont été incarcérés.

Neuf jeunes ont été mis en examen dans la soirée de samedi par un juge d'instruction pour l'agression mi-janvier à Paris du jeune Yuriy, dont cinq pour "tentative d'assassinat", et cinq ont été placés en détention provisoire, a appris l'AFP dimanche de source judiciaire. Dans cette affaire qui avait suscité l'émoi, un sixième jeune a également été mis en examen pour "complicité de tentative d'assassinat", selon la source judiciaire. Quatre mineurs et un majeur ont été placés en détention provisoire, les quatre autres sous contrôle judiciaire.

Le parquet de Paris avait ouvert samedi une information judiciaire dans ce dossier et avait demandé la mise en examen des neuf jeunes soupçonnés d'être impliqués à des degrés divers. 

Des images qui ont suscité un vif émoi 

Yuriy, un  collégien âgé de 15 ans, avait été conduit à l'hôpital dans un état grave mi-janvier après avoir été roué de coups sur la dalle de Beaugrenelle, le toit aménagé d'un centre commercial du XVe arrondissement, un quartier aisé de la capitale. La diffusion sur les réseaux sociaux le 22 janvier d'une vingtaine de secondes d'images de son agression avait suscité un vif émoi. On y voit une dizaine de jeunes en tenue de sport et blouson à capuche s'acharnant à coups de pied et de battes, ou de bâtons, sur une personne au sol, avant de l'abandonner. Selon une source proche du dossier, Yuriy avait "un tournevis dans sa poche" lors de son agression.

Jeudi et vendredi, onze mineurs, âgés de 15 à 17 ans, et un majeur, âgé de 18 ans, majoritairement domiciliés à Vanves (92), avaient été placés en garde à vue dans cette enquête, dont quatre qui s'étaient "spontanément présentés aux services de police" selon le procureur de Paris Rémy Heitz. Deux ont été relâchés vendredi sans poursuite à ce stade. Un avocat de l'un des mis en cause contacté par l'AFP a indiqué samedi que "le degré de l'implication des neuf est très divers".

Un groupe "constitué afin de préparer une action collective violente"

Selon le procureur de Paris Rémy Heitz, les neuf mis en examen "sont soupçonnés d'avoir constitué un groupe afin de préparer une action collective violente à l'égard d'un autre groupe de personnes en réaction à une précédente rixe", le 10 janvier, dans le XVe arrondissement, qui fait elle-même l'objet d'une enquête distincte, et "d'avoir dans ce cadre commis des violences sur Yuriy et de lui avoir volé son téléphone portable". Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait dénoncé "une attaque d'une sauvagerie inouïe", tandis que plusieurs célébrités, dont le footballeur Antoine Griezmann et l'acteur Omar Sy, s'étaient émues du sort de Yuriy et lui ont apporté leur soutien.

L'Élysée avait annoncé dimanche 24 janvier avoir eu "un échange" avec la mère de Yuriy, Nataliya Kruchenyk. Le passage à tabac de Yuriy a braqué les projecteurs sur les phénomènes des bandes dans la capitale, dont la rivalité peut dégénérer en affrontements pour des motifs parfois futiles. Ces rivalités entre bandes ont coûté la vie à six jeunes en 2017 et 2018 à Paris selon les autorités qui ont recensé 83 affrontements en 2020 dans la capitale (contre 159 en 2016). Vendredi, la mairie de Paris, la préfecture de police, le rectorat et le parquet de Paris ont annoncé un prochain renforcement de la stratégie anti-rixes, via une coopération avec les communes limitrophes et une augmentation du nombre de médiateurs.