Affaire #sciencesporcs : enquête ouverte pour viol à Toulouse

Une enquête pour viol a été ouverte après une plainte d'une étudiante de sciences politiques à Toulouse.
Une enquête pour viol a été ouverte après une plainte d'une étudiante de sciences politiques à Toulouse. © AFP
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avec AFP , modifié à
Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte pour viol d'une étudiante de l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse. Les témoignages d'étudiantes d'IEP de toute la France se sont multipliés ces derniers jours, sous le mot-dièse #sciencesporcs.

Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte pour viol d'une étudiante de l'Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse, a indiqué mardi à l'AFP le procureur Dominique Alzeari. Ces investigations interviennent alors que les messages d'étudiantes se disant victimes ou témoins de comportements et violences sexistes, y compris des viols, dans plusieurs IEP de France se sont multipliés sous le mot-dièse #sciencesporcs.

"La victime des agissements diffusés sur les réseaux sociaux (...) a formalisé une plainte reçue au commissariat de Toulouse à la date du 6 février 2021", a ajouté le magistrat qui a "immédiatement fait diligenter une enquête préliminaire, confiée à la brigade de la famille et des mineurs" de Toulouse. Les faits remonteraient à 2018. "À ce stade il est prématuré d'avancer le fait que d'autres faits similaires en lien avec cette affaire auraient pu être portés à ma connaissance et à celle des enquêteurs, qui vont s'attacher sans délai à finaliser leurs investigations", a-t-il conclu.

Des témoignages pointent le silence des directions des IEP 

Plusieurs responsables politiques, dont la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa, ont apporté mardi leur soutien à la vague de dénonciations des violences sexistes dans les Instituts d'études politiques qui grandit sur les réseaux sociaux. Ces témoignages reprochent aux directions de ces établissements qui forment l'élite de la fonction publique leur silence et l'impunité dont bénéficieraient les auteurs de ces actes, étudiants ou professeurs.

"Plein soutien aux étudiantes victimes de viols qui dénoncent les faits courageusement via #SciencesPorcs", a tweeté mardi Marlène Schiappa, en invitant les victimes à "signaler ces crimes" sur la plateforme du gouvernement contre les violences sexistes et sexuelles (arretonslesviolences.gouv.fr).

De nombreux messages sur les réseaux sociaux 

La mobilisation est notamment partie de l'IEP de Bordeaux, où une page Facebook d'étudiants a rassemblé depuis fin janvier près de 150 témoignages dénonçant des violences sexistes et sexuelles, y compris des viols, conduisant la direction de l'école à annoncer la mise en place d'un groupe de travail pour mieux les prévenir, selon les médias locaux. De nombreux autres récits similaires concernant d'autres IEP de France, notamment celui de Toulouse, ont depuis afflué sur les réseaux sociaux.

Le mot-clé #sciencesporcs s'inspire de #balancetonporc, lancé en octobre 2017 après la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, accusé de multiples viols, et qui a favorisé une libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles dans de nombreux pays.