Accusés à tort de maltraitance : "Il n’y a jamais eu présomption d’innocence"

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Frédéric Michel et , modifié à
Accusés de violences sur leur fillette, des parents ont été séparés d’elle durant trois ans et demi. Personne n’a cru leur version alors que celle-ci était vraie.    
TÉMOIGNAGE

Ils ont "vraiment tout loupé pendant trois ans et demi". Les parents de la petite Louna, Sabrina et Yoan, ont été séparés d’elle, en 2012, car on les soupçonnait de maltraitance. Or, les bleus et les gonflements sur le corps de la fillette, que les médecins ont pris pour des traces de coups, n’étaient autres que les symptômes d’une maladie génétique orpheline, dont la maman, Sabrina, est elle aussi atteinte. Encore blessés à vif par cette séparation, ils se confient au micro d’Europe 1.  

Coupables a prioriTrois ans et demi plus tard, alors qu’ils viennent enfin d’être innocentés par le tribunal correctionnel de Nancy, la plaie reste vive chez ses parents. Surtout chez Yoan qui confie avoir "beaucoup de haine" pour "toutes ces personnes qui ont fait beaucoup de mal […] et qui nous ont fait subir tout ce que l’on a subi".

"Pour nous, il n’y a jamais eu présomption d’innocence. Que ce soit les services de police ou ceux de l’aide sociale à l’enfance de Meurthe-et-Moselle", s’indigne Yoan. "Elle n’a jamais existé, nous étions coupables et il fallait que l’on soit condamnés pour ce que l’on avait fait", poursuit-il.

Pourquoi un tel emballement ? "Une simple prise de sang" aurait pu éviter ce drame explique le père, encore meurtri, qui ne comprend pas "comment un signalement a pu être fait aussi rapidement". Depuis ce jour de février 2012 où ils ont emmené leur fillette à hôpital, Louna a été placée en famille d'accueil. Pourtant, dès le début de la prise en charge de la petite, "des spécialistes de la maladie chez l’enfant auraient pu être contactés", estime Yoan.

"On a loupé ses premiers pas". L’opprobre s’abat sur le couple. "C’était un enfer. Tout le monde nous pointait du doigt en disant : 'Vous savez ce qu'ils ont fait à leur fille?'", se souvient la jeune mère, Sabrina qui "ne souhaite à personne de vivre" l’épreuve que le couple a traversé durant ces années. "On a loupé ses premiers pas, ses premiers mots, ses premières vacances", encaisse-t-elle avec difficulté.

Relaxés il y a quelques jours par le tribunal correctionnel de Nancy, Yoan et Sabrina attendent dorénavant le retour de leur petite Louna à la maison. 


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