Yvelines : un crime presque parfait

Un quadragénaire est soupçonné d'avoir mis en scène une vraie-fausse agression pour camoufler l'assassinat de son épouse.
Un quadragénaire est soupçonné d'avoir mis en scène une vraie-fausse agression pour camoufler l'assassinat de son épouse.
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Frédéric Frangeul et Alain Acco , modifié à
Le mari d’une femme retrouvée morte fin février est soupçonné d’avoir tout manigancé.

Le scénario machiavélique qu'aurait imaginé un chef d'entreprise des Yvelines semblait avoir tout du crime parfait. Un quadragénaire, soupçonné d'avoir mis en scène une vraie-fausse agression pour camoufler l'assassinat de son épouse, a été placé en garde en vue dimanche. Il doit être présenté mardi à un juge d’instruction.

Une violente agression

Retour sur les faits. Le dimanche 26 févier, le couple fête ses dix ans de mariage. Après un dîner au restaurant, il doit passer la nuit dans un hôtel de la vallée de Chevreuse. Mais l’homme, âgé de 46 ans, et son épouse, âgée de 49 ans, ne s’y présenteront jamais. Vers minuit, leur voiture est retrouvée en flammes sur un parking isolé à Saint-Lambert des Bois. A l’intérieur, se trouve le corps calciné de l’épouse. Un peu plus loin, le mari gît sur le sol, blessé dans le dos.

Cette violente agression dans un endroit d’ordinaire paisible intrigue d’emblée les enquêteurs. D’autant que rien n’a été volé, pas même la voiture, une belle Audi A8. Dans un premier temps, le mari est placé sous la protection des gendarmes, à l'hôpital.

Le mari avait porté plainte pour le vol de ses carabines

Une trentaine de membres de la Section de Recherches de Versailles sont mobilisés sur l’affaire et passent au crible la vie du couple. Les enquêteurs découvrent alors que le mari, un mastodonte de deux mètres pour 120 kg, était maniaco-dépressif. Amateur de tir, il avait récemment porté plainte pour le vol de ses carabines. La victime, elle, travaillait comme informaticienne et gagnait plus d’argent que son mari.

Au fur et à mesure de leurs investigations, les gendarmes acquièrent la conviction que le mari est en cause. Ils le suspectent de s’être blessé lui-même dans le dos et d’être allé jusqu’à s’introduire une balle dans la plaie pour faire croire à une agression. Quant au mobile du crime, il pourrait être l’argent. La mort de sa femme permettait au mari de toucher son assurance-vie et de trouver un moyen d’éponger ses dettes.