Villers-Cotterêts : le récit du braquage des frères Kouachi

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Pierre de Cossette avec Frédéric Frangeul , modifié à
EXCLU - Les images du braquage montrent les frères Kouachi, au calme apparent au moment de leur irruption jeudi dans une station-service.

Alors que les frères Kouachi, suspects dans l'attentat contre Charlie Hebdo, sont toujours traqués vendredi matin par le GIGN et le Raid dans l’Aisne et l'Oise, la vidéo-surveillance de la station-service qu'ils ont braquée à Villers-Cotterêts, a fourni des images saisissantes.

Europe 1 a pu les consulter en exclusivité. 

Calmes et armés. La première chose qui frappe à la vue des images de vidéo-surveillance, c’est le calme apparent des deux hommes. Lors du braquage, ils n’ont pas eu de de geste d'agressivité ou de violence. Et même s'il n'y a pas de bande sonore, les frères Kouachi ne paraissent pas particulièrement menaçants. Il faut dire que les armes qu'ils portent sur eux sont suffisamment dissuasives.

Un dialogue avec le caissier. Dans le détails, les images montrent, à 9h25 jeudi matin, une voiture grise se garer à une dizaine ou une quinzaine de mètres de l'entrée de la boutique de la station. On voit alors un homme habillé en noir, à visage découvert et avec une arme en bandoulière. Il s’agit d’un gros tube, vraisemblablement un lance-roquettes.Il ne fait presque aucun doute que l’homme en question est Chérif Kouachi, le frère cadet. Il a un peu plus de cheveux que sur la photo de l'appel à témoin, mais les policiers qui ont visionné les images ont pu l'identifier. La scène est alors frappante : quand il entre dans la boutique, le caissier, avec sa veste rouge, s'accroupit derrière le comptoir. Ce dernier a vu les armes. De son côté, un client présent dans tourne le dos à Chérif. Il semble vouloir faire mine de ne rien voir.

C’est à ce moment que, sur la vidéo, on saisit le calme de Cherif Kouachi qui s'appuie voire se penche par-dessus le comptoir, comme pour appeler le caissier qui finit par se relever. Une discussion s'amorce alors, sans aucun geste brusque du braqueur qui ne pointe pas son arme.

Trois minutes. Pendant ce temps-là, le grand frère Saïd, le visage découvert lui aussi, monte la garde à l'entrée. Il tient à la main, de façon peu académique, un fusil.  Il s’agit peut-être d' une kalachnikov qu'il porte par le canon. Sur l'un des plans suivants, le vendeur ramène un sac qu'il pose sur le comptoir et qui rapidement est rempli de nourriture.  On voit aussi des bouteilles d'eau. Une sorte de plein de courses. A priori, les terroristes ne réclament pas d'argent. Ils n'ont peut-être même pas pris d'essence  et repartent ensuite comme ils sont venus en voiture. Au total, le braquage a duré trois minutes.

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