Vaste escroquerie à la carte bancaire

En mai dernier, le groupement d’intérêt économique (GIE) des cartes bancaires, avait détecté qu’une dizaine de cartes volées continuaient à être utilisées par des inconnus.
En mai dernier, le groupement d’intérêt économique (GIE) des cartes bancaires, avait détecté qu’une dizaine de cartes volées continuaient à être utilisées par des inconnus.
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Un dispositif permettant de pirater les puces des cartes bancaires a été mis à jour en France.

Réputées inviolables, les puces incorporées aux cartes bancaires, présentent en fait quelques failles. C'est du moins ce que viennent de démontrer des escrocs français particulièrement expérimentés.

Une équipe établie en région parisienne et dans le Nord a été interpellée, courant janvier, par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC). Selon les premiers éléments de l'enquête, le préjudice s'élève à plus de 500.000 euros, rapporte Le Parisien.

Des cartes bancaires sans code

La technique utilisée par les malfrats trouve ses origines en Angleterre. Elle a été mise à jour en 2010, par l'universitaire anglais, Ross Anderson, avant d'être importée en France en 2011. L'escroquerie à la carte bancaire comporte plusieurs étapes. La première consiste, lors des vols, à ne pas attirer l'attention des victimes, en évitant les vols à l'arraché par exemple.

Les malfrats remplacent ensuite la puce des cartes bancaires par une autre leur permettant de composer n'importe quel code. Seule contrainte, ils ne peuvent retirer des sommes supérieures à 100 euros, pour éviter qu'une autorisation de paiement soit demandée la banque. De fait, "si la personne qui s’est fait voler ou qui a perdu sa carte fait opposition sur cette dernière, les escrocs peuvent, malgré tout, continuer à s’en servir", note un policier spécialisé, interrogé par Le Parisien. Pour l'heure, aucune solution n'existe pour empêcher la falsification des cartes bancaires.

Une filière clandestine de cigarettes

En mai dernier, le groupement d’intérêt économique (GIE) des cartes bancaires, un organisme chargé de veiller à la sécurité des transactions, avait détecté qu’une dizaine de cartes volées continuaient à être utilisées par des inconnus. Les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) ont alors été mis sur la piste de ce gang qui opère en Belgique.

Rapidement, les enquêteurs identifient une femme de 25 ans, chargée de faire les achats avec les cartes bancaires volées. "Elle a été trouvée en possession de nombreuses cartouches de cigarettes et de jeux à gratter, confie une source proche de l’enquête. C’est d’ailleurs principalement ce que ces escrocs acquièrent avec ces cartes maquillées", rapporte une source proche du dossier.

Une vingtaine de cartes falsifiées

L'interpellation de l'"acheteuse" a ensuite permis aux enquêteurs de remonter la filière clandestine de cigarettes. Quatre suspects, notamment le confectionneur présumé des cartes, ont été arrêtés à Ezanville (Val-d’Oise), à Auchy-les-Mines et Rouvroy (Pas-de-Calais), les 9 et 10 janvier. Une vingtaine de cartes bancaires falsifiées ont été saisies, ainsi que des logiciels informatiques de piratage de puces et 5.000 euros en liquide. Deux suspects ont été écroués, les deux autres sont placés sous contrôle judiciaire.