Un test ADN aurait pu éviter 3 viols

L'agresseur était en fait enregistré dans le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG)
L'agresseur était en fait enregistré dans le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) © MAX PPP
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Des expertises scientifiques auraient pu confondre l’agresseur. Elles ont été bloquées pour cause de budget.

L'HISTOIRE. Une femme dépose plainte à Rennes pour viol  en septembre 2012. Son agresseur n'est confondu que sept mois plus tard.  Entre temps, l'homme est soupçonné d'avoir commis trois autres viols. Comment est-ce possible ? Faute de budget, malgré des prélèvements effectués sur les habits de la première victime, aucune expertise ADN n'a été diligentée dans un premier temps. L'avocat de la victime, Me Franck Berton, s'insurge au micro d'Europe 1.

Des traces ADN prélevées. Cette affaire prend source le 16 septembre 2012. Une jeune femme de 24 ans dépose plainte au commissariat de Rennes après avoir subi un viol. Elle remet ses sous-vêtements aux enquêteurs afin que les prélèvements d'usage y soient effectués. Des traces ADN sont prélevées mais la mécanique judicaire s'enraye. Il faut attendre sept mois pour que ces éléments soient analysés et que l'agresseur, car enregistré dans le Fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), soit enfin confondu.  

Qui est le suspect ? L'homme reste mis en examen pour viol à Niort et à Toulouse, où il reste actuellement incarcéré. Il est également soupçonné de viol à La Rochelle. L'ensemble de ces faits ont été commis après l'agression de la jeune femme rennaise.

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Une expertise trop chère pour le parquet ? C'est ce qu'a avancé l'avocat de la victime, le "ténor" Frank Berton, au micro d'Europe 1 vendredi. "Aucune expertise ADN n'a été faite parce que ça coûte cher : 340 euros", a assuré  le célèbre avocat. "A priori, le parquet n'a pas validé la dépense auprès des services de police qui avaient l'intention de le faire. La conséquence est catastrophique puisqu'à priori, l'auteur du viol de ma cliente a perpétré trois autres viols dans les semaines qui ont suivi", a-t-il expliqué.

Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Le parquet réfute l'argument financier, en avançant un souci d'efficacité d'investigation. "Compte tenu du déroulement des faits, les chances de trouver un ADN masculin sur la culotte apparaissaient infimes", explique le procureur de Rennes dans les colonnes de Ouest-France. "Les choix qui ont été faits résultent d’une recherche d’efficacité dans les investigations, et nullement de préoccupations financières", précise-t-il.