Un patron de pompes funèbres jugé

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Fabienne Cosnay , modifié à
Il est soupçonné d'avoir vidé des tombes et déversé les ossements dans une carrière.

Les juges du tribunal correctionnel de Bergerac vont traiter une affaire des plus macabres, mardi après-midi. Patrice Pauly, un entrepreneur de pompes funèbres familiales, comparaît pour "violation de sépultures et manquement à la dignité due aux défunts". Il est soupçonné d'avoir vidé des tombes et déversé les ossements dans une carrière à ciel ouvert.

250 m3 de terre peuplés d'os

Le scandale de la "carrière aux squelettes" avait été révélée, en mai 2011. Lors d'une halte devant une carrière d'Eyret, en Dordogne, un joggeur découvre avec effroi des restes de squelettes. Dans des tas de terre, émergent des tibias, des crânes, des fémurs et même quelques cercueils éventrés !

Horrifié, le promeneur décide de filmer cette macabre découverte avec son portable et prévient les gendarmes. L'équipe de techniciens découvre alors 250 m3 de terre peuplés d'os.

Les excavations réglementées

La carrière d'Eyret est louée à une société de pompes funèbres qui y entrepose la terre issue du creusement des concessions. Le patron des pompes funèbres, Patrice Pauly est accusé d'avoir procédé à des excavations de concessions anciennes, en se débarrassant de leur contenu dans cette carrière, sans respecter la dignité dû aux défunts.

La réglementation prévoit en effet que lorsqu'un corps doit être relevé après l'abandon d'une concession, les os doivent être triés, conservés dans des sacs, et déposés dans l'ossuaire du cimetière.

Placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer, l'entrepreneur de pompes funèbres risque un an de prison et 15.000 euros d'amende.