Un conseiller régional a filé des malfaiteurs qui ont été interpellés peu après leur forfait.
"Il était 18h50. Je venais de prendre un café avec (le maire) André Rossinot place Stanislas et j'allais acheter des chocolats". La suite de la soirée de Jean-Luc Rivière, 53 ans, et membre du groupe radical valoisien au conseil régional de Midi-Pyrénées, de passage à Nancy, sort de l'ordinaire. Il a réussi à faire arrêter les malfaiteurs qui venaient de braquer une bijouterie. "Mon sang n’a fait qu’un tour", a-t-il expliqué après coup à Europe 1.
"En passant devant une bijouterie située à moins de 100 m de la préfecture, j'ai vu à travers la vitre un homme qui tenait par les cheveux une dame âgée - j'ai appris plus tard qu'il s'agissait de la vendeuse - puis trois autres hommes sortir en courant du magasin. J'ai tout de suite compris qu'il s'agissait d'un braquage", poursuit cet employé du Centre national de la fonction publique territoriale.
Les malfaiteurs ne l'ont pas vu
L'élu du Sud-Ouest se lance alors aux trousses des trois hommes tout en téléphonant au cabinet du maire qui le met en relation avec le commissaire divisionnaire Gérard Kointz, directeur départemental adjoint à la sécurité publique. Au policier, l'élu donne un signalement précis des deux braqueurs qu'il a pris en filature. "Ils étaient jeunes, pas plus de 25 ans, ils portaient des pardessus longs et sombres. Et aussi des bonnets", se souvient-il.
Les malfaiteurs eux, trop occupés à prendre la poudre d'escampette, n'ont pas vu l'élu qui les regardait. "Je ne suis pas très grand alors j’ai dû passer comme ça", inaperçu, s'amuse Jean-Luc Rivière au micro d'Europe 1.
"Ça m'a pris aux tripes"
Les deux malfrats d'origine lituanienne ont été interpellés avec une partie du butin à un arrêt de bus du centre-ville par la brigade anti-criminalité, moins d'une demi-heure après l'attaque de la bijouterie. Un troisième braqueur a été arrêté dans la soirée à bord d'une Mercedes volée dont Jean-Luc Rivière avait également donné le numéro d'immatriculation et le signalement aux policiers.
"De voir la vendeuse ainsi brutalisée, ça m'a pris aux tripes", poursuit le conseille régional. "Je me suis dit : 'Je ne peux pas laisser faire cela'. J'ai foncé..." "C’était tellement choquant, ça m’a poussé à agir. On me dit c’est du courage, c’est du civisme, de l’inconscience peut-être aussi. Mais vous savez, dans ces moments-là, vous ressentez les choses tellement fortement...", a-t-il confié au micro d'Europe1.