"Tournantes" : les condamnés font appel

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Les avocats de la défense réclament cette fois la tenue des audiences en public.

Les quatre hommes condamnés dans l'affaire des "tournantes" comptent faire entendre leur voix. Alors que le ministère public a décidé vendredi de faire appel des condamnations et de certains acquittements, les condamnés ont également  fait appel du verdict de la cour d'assises de Créteil.

Sur les quatorze hommes qui comparaissaient pour des viols collectifs contre deux jeunes filles dans des cités de Fontenay-sous-Bois de 1999 à 2001, dix ont été acquittés. Les quatre restants ont été condamnés à des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme.

"Incohérence des témoignages"

Les avocats de la défense réclament donc une nouvelle audience, publique cette fois, "pour que tout le monde comprenne la réalité des débats". Me Devilliers, l'avocat d'un des condamnés, précise que les accusés n'avaient pas réclamé un procès public en première instance "parce qu'ils se sentaient humiliés d'être là". Et d'ajouter : "mais certains ont l'impression que l'on piétine leur innocence."

"Il y a un océan entre ce que l'on a entendu à l'intérieur et à l'extérieur. Et maintenant, personne ne comprend pourquoi les peines ont été aussi clémentes", insiste Me Devilliers, interrogé par Le Parisien. Pour justifier  le nombre important d'accusés acquittés, Me Bouaou, un autre avocat de la défense, souligne lui aussi les "incohérences des témoignages des victimes". "Les plaignantes se sont trompées cinquante fois. Leur récit est truffé d'incohérences", insiste l'avocat.

Pour Me Bouaou, la clémence des peines constitue "un acquittement déguisé". Ce dernier précise en effet qu'aucun des condamnés ne fera de séjour en prison et ce malgré les peines de prison ferme prononcées à l'issue du procès. Les accusés ont en effet  couvert leur peine durant leur placement en détention provisoire. Contacté par Europe 1 à l'issue du procès, l'un des acquittés avait déclaré : "ma vie va reprendre, avec deux fois plus de force".

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Une des plaignantes contre l'audience publique

De son côté, Nina, l'une des deux plaignantes, avait à l'issue du procès, l'impression de ne pas avoir été entendue par la justice. "Ça fait treize ans que je n'ai pas de vie et eux repartent tranquillement. En gros, dans le Code pénal, ils peuvent écrire que c'est autorisé de violer", avait-elle tempêté.

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Interrogée sur la tenue d'une nouvelle audience, la jeune femme de 29 ans s'est dite "contente" d'un procès à venir. Elle refuse toutefois l'audience publique.