Spéléologue : les recherches continuent

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
L'avancée du dégagement d'une cheminée naturelle a "renforcé la détermination" des secours.

Toujours aucune trace du spéléologue, porté disparu depuis dimanche dans une galerie souterraine des Gorges de l’Ardèche. Les recherches vont se poursuivre dans la nuit de vendredi à samedi pour tenter de retrouver Eric Establie. L'avancée du dégagement d'une cheminée naturelle, partant du plateau dominant les gorges et sous laquelle pourrait se trouver le spéléologue, a "renforcé la détermination" des secours, a indiqué la préfecture. Le roulement des équipes est déjà programmé jusqu'à dimanche matin.

L'hypothèse de la mort pas écartée

Toutefois, l'hypothèse qu'Eric Establie ait trouvé la mort, enseveli sous l'éboulis dans lequel on a retrouvé son propulseur, à 780 m de l'entrée du gouffre, n'était pas écartée. Samedi, un plongeur britannique équipé d'une "perche" ira "sonder le gravier de l'éboulis, afin de détecter une zone de résistance anormale", qui pourrait être "le corps du plongeur", a expliqué le sous-préfet de Largentière, Jean Rampon. Cette perche sera également équipée d'un "détecteur électromagnétique" à la recherche de "masses métalliques", comme la "robinetterie d'un bloc de plongée".

Par ailleurs, le dégagement de la cheminée naturelle partant du plateau dominant les gorges avance "avec des signes prometteurs, comme des circulations d'air", a-t-il dit. Les spéléologues ont "progressé de 6 mètres vendredi "et on est désormais à moins 20 mètres" du sol, a précisé le sous-préfet soulignant qu'ils avaient atteint un "conduit en oblique", ce qui est "tout à fait positif".

Les secouristes gardent espoir

Depuis jeudi matin, les spéléologues se relaient sans relâche pour dégager les roches obstruant la cheminée naturelle. Les sauveteurs espèrent atteindre ainsi Eric Establie, qui selon leurs estimations aurait pu se réfugier 200 mètres sous la roche, dans une poche d'air de la galerie immergée de Labastide-de-Virac, derrière un éboulement de pierre. Une fois le puits débouché, les sauveteurs comptent engager une exploration spéléologique.

Les secouristes restent prudents mais sont optimistes. Jeudi, ils ont détecté un souffle d’air à travers de petites failles. "Ça signifie qu'il y a un vide dessous. Et même si on ne sait pas à quelle distance, c'est très positif pour nous", a expliqué Nicolas Legrand, l’un des sauveteurs. Ils pensent que cette poche d’air pourrait être celle où se serait réfugié Eric Establie.

"La bonne nouvelle, c'est que nous sommes tombés sur une galerie 'propre', ce qui pourrait signifier que nous sommes au bout du bouchon (...). Les courants d'air se sont nettement accentués. On va vers le vide", a déclaré Eric Zipper, le chef des Spéléo Secours.

Une balise va être déposée

Dans la galerie sous-marine où l'expert a disparu - au niveau d'un éboulis à 780 mètres de l'entrée du gouffre -, les secouristes envisagent de déposer une balise de détection qui permettrait une "meilleure topographie" de l'endroit et à terme d'éventuelles opérations de forage pour l'installation de pompes d'aspiration. "Ceci nous permettrait ensuite d'engager des plongeurs et d'aller jusqu'au bout de la galerie", a expliqué Eric Zipper, tout en soulignant que des "études de faisabilité" étaient en cours sur ces opérations.

Afin de "lever toute incertitude" sur la présence du corps du spéléologue disparu dans l'éboulis de pierre qui l'a vraisemblablement bloqué, une nouvelle fouille "par la biais d'une perche" est prévue, a précisé la préfecture. Mais pas ce vendredi. Le sous-préfet a évoqué "24 heures de pause" entre deux plongées de reconnaissance.

Il peut tenir trois semaines

Jeudi, les plongeurs n’ont rien découvert de plus. "Il n'y a pas de visibilité au-delà de deux mètres et ils n'ont pu observer que des éboulis, des gravillons et de la terre", a rapporté la préfecture. Mardi, les plongeurs avaient découvert son propulseur d’air, "le nez pointé" vers eux, à 780 mètres de l’entrée du gouffre, dans l’éboulement. Un indice selon eux.

Spécialiste de la spéléologie sous-marine, Eric Establie aurait dû remonter dimanche après-midi. Mais les secouristes restent optimistes car le spéléologue était habillé avec des vêtements chauds et la température de la cavité et de l'eau oscille entre 12 et 14 degrés. Il devrait pouvoir vivre sur ses réserves pendant trois semaines.