Seringue à l'école de Sevran : "ma fille souffre"

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et Mathieu Bock , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - A Sevran, une mère confie sa colère de voir sa fille suivre un traitement très lourd.

L'émotion reste très forte à Sevran, en Seine-Saint-Denis. Mardi soir encore, un toxicomane s'est piqué devant des élèves, des parents et des enseignants à l'heure de la sortie des classes. La semaine dernière, deux fillettes d'une autre école primaire de la ville s'étaient piquées en jouant avec une seringue usagée trouvée dans la cour de leur école Emile-Zola du quartier des Beaudottes.

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"La sécurité, c'est élémentaire". Alors que le maire écologiste de la ville, Stéphane Gatignon veut suspendre la distribution de seringues, la mère d'une des fillettes piquées estime inadmissible que la sécurité des enfants ne soit pas optimale à l'école. "Vous voyez votre fille comment elle souffre parce vous l'avez envoyé à l'école ! C'est ça qui me donne la rage ! La sécurité, c'est élémentaire, c'est une évidence. Franchement, ça me fait trop mal", confie Yvette, la mère d'une des fillettes touchées.

"J'ai la rage" :

Car depuis qu'Alifa s'est enfoncée dans le doigt cette seringue qu'un toxicomane avait jetée dans la cour de son école, sa vie a radicalement changé. Elle suit un traitement lourd, préventif, habituellement réservé aux personnes atteintes du VIH. Yvette, sa mère, ressort donc deux fois par jour ses deux sacs plastiques de médicaments.

"Ne me touche pas, ça me fait encore plus mal". "Vous voyez tous ces traitements, des flacons entiers, huit flacons. Des traitements contre le sida pour ma fille qui est en bonne santé. Parfois, elle vomit tout de suite, elle se plaint qu'elle a mal partout, elle a des douleurs partout. Quand je la touche, elle me répond : 'ne me touche pas, ça me fait encore plus mal'. Il faut la laisser, elle dort parterre", confie la mère de famille.

Les premiers résultats, notamment concernant le VIH, devraient être connus dans un mois. Même s'ils sont négatifs, la fillette devra poursuivre son traitement pendant un an, pour vérifier si d'autres pathologies ne se déclenchent pas d'ici là.