RER paralysé, conducteurs agressés

Deux conducteurs ont été pris à partie après des incidents sur le RER au nord de Paris mercredi.
Deux conducteurs ont été pris à partie après des incidents sur le RER au nord de Paris mercredi. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Deux conducteurs ont été pris à partie après des incidents sur le RER au nord de Paris mercredi.

La soirée de pagaille qui a affecté le réseau du RER au nord de Paris mercredi soir a mis les nerfs des usagers à rude épreuve. Près de 50.000 usagers ont été bloqués après que le trafic a été interrompu en raison de la présence de voyageurs sur les voies. Des usagers excédés s'en sont pris à des conducteurs.

Un conducteur hospitalisé

Un premier chauffeur a été visé par un jet de pierres, sans dommage. Mais un second agent a été légèrement blessé et brièvement hospitalisé après une altercation avec un voyageur qui l'a frappé au visage, selon le ministère des Transports. Il en est quitte pour deux points de suture.

Au départ de cette immense pagaille, un événement plutôt anodin : une panne électrique dans une gare, certes en pleine heure de pointe mais réparée en une heure. Sauf que la décision de voyageurs de descendre sur les voies a transformé cet incident somme toute mineur en chaos qui s'est prolongé jusque tard dans la nuit. De nombreux banlieusards ont donc été empêchés de rentrer chez eux, sur une ligne desservant des communes très populaires.

Regardez ces images filmées par un usager mercredi soir :

Le ministre demande un rapport

Philippe Cuvillier, le ministre des Transports, a demandé au président de la SNCF Guillaume Pépy de lui adresser un rapport détaillé sur l'incident. "J'ai demandé qu'une enquête interne puisse être réalisée pour connaître l'origine de la défaillance : s'agit-il d'un manque d'entretien du réseau ou au contraire simplement d'une panne, comme cela peut arriver sans que ce soit prévisible?", a-t-il déclaré. "Cela ne fait que renforcer notre volonté de moderniser le réseau et de faire en sorte que la maintenance soit une priorité pour tous les acteurs ferroviaires, SNCF, RFF et RATP", a ajouté Philippe Cuvillier.

Le ministre a notamment dit s'interroger sur les procédures mises en oeuvres en cas de panne. "Faut-il nécessairement arrêter tout le trafic lorsqu'il y a un incident de ce style ? Ou peut-on envisager une progression du trafic à petite vitesse ? Il ne s'agit pas de sous-estimer la sécurité mais de voir à quel point des procédures peuvent avoir des effets contraires à l'objectif", a déclaré Philippe Cuvillier.

Philippe Cuvillier a par ailleurs mis en cause "la présence de personnes disséminées sur les voies" qui "ont entraîné de lourdes conséquences pour tous, bien au-delà de la panne initiale". Des accusations que les fédérations d'usagers des transports ont du mal à accepter.

Les passagers exaspérés

D'autant que selon certains passagers, ce sont les agents SNCF eux-mêmes qui ont demandé aux usagers de sortir des trains bloqués. "La SNCF a une communication qui consiste à mettre l'accent sur le fait que les usagers sont descendus sur les voies, mais il faut s'intéresser au problème de départ : un défaut de maintenance", a dit le porte-parole de l'association des voyageurs-usagers du chemin de fer (Avuc), Willy Colin.