Trente ans de réclusion ont été requis vendredi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis contre deux Serbes jugés pour avoir dirigé un réseau de proxénétisme au début des années 2000, marqué par des séquestrations de femmes et la mort d'une prostituée. L'avocat général a par ailleurs requis une interdiction définitive du territoire français pour les deux proxénètes, Bojan Nikolic, en détention provisoire depuis huit ans, et Aleksandar Mircic, en fuite, jugé par contumace.
"Dans cette affaire, on est au coeur de la criminalité organisée, qui ne respecte rien", a souligné dans son réquisitoire l'avocat général Pierre-Olivier Amédée Manesme, dénonçant "des faits d'une exceptionnelle gravité". "Les accusés ont fait preuve d'une totale inhumanité. Toutes nos valeurs, absolument toutes nos valeurs, ont été bafouées", a-t-il assuré.
Le réseau aurait fonctionné entre 2000 et 2002 à Paris, Nice et Toulouse. Trois prostituées ont été identifiées lors de l'enquête, qui auraient été séquestrées, battues et torturées. Selon l'accusation, les proxénètes leur confisquaient leur argent pour l'envoyer au chef du réseau en ex-Yougoslavie.