Procès Bettencourt : la voix de la milliardaire entendue mardi

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Noémie Schulz avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Malgré l’absence de Liliane Bettencourt, sa voix pourrait bien retentir dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Bordeaux, mardi. Deux interviews réalisées en 2010 devraient être diffusées.

L’info. C’est une demande de la défense de François-Marie Banier, prévenu central de l’affaire Bettencourt dans ce volet d’abus de faiblesse. Elle requiert la diffusion de deux interviews télévisées, réalisées en 2010 par TF1 et M6. La principale intéressée est absente car trop faible et malade pour se déplacer.

Deux interviews diffusées en salle d’audience.  Le premier entretien a été enregistré en Bretagne, dans la maison de vacances de la milliardaire aujourd’hui âgée de 92 ans. L‘autre a été réalisé à Neuilly-sur-Seine, chez elle, dans son hôtel particulier. Tous deux ont été réalisés en 2010, soit trois ans après le début de l’affaire, déclenchée à la suite d’une plainte déposée par sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, à l’encontre de François-Marie Banier, ami intime de la milliardaire.

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"On est trop généreux, et puis merde". Dans l’une de ces interviews, Liliane Bettencourt parle de son conflit avec sa fille, de son risque d’être mise sous tutelle et de son ami François-Marie Banier : "C’est quelqu’un qui a beaucoup de choses pour lui, vous savez. Est-ce que vous regretteriez si vous aviez la possibilité d’être généreux ? Qu’importe ! On est très généreux, et bien, on est trop généreux, et puis merde", s’emportait Liliane Bettencourt. Avec la diffusion de ces interviews, la défense souhaite prouver que la 11e fortune mondiale avait encore toute sa tête,  qu’elle était capable de répondre à des questions, contrairement à ce qu’avance sa fille Françoise Bettencourt-Meyers. La vieille dame a des problèmes d’audition depuis son enfance, ce qui explique son élocution dans ces enregistrements.

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Des entretiens téléguidés ? Mais pour Me Arnaud Dupin, l’avocat de la famille Bettencourt, ces entretiens ont été extrêmement préparés avec un conseiller en communication : "C’est facile de faire des petits bouts d’interviews pour essayer de donner le change.  Mais la réalité est toute autre. On verra avec les médecins-experts ce qu’ils en pensent, et ça c’est la réalité du dossier aussi. Car des médecins-experts peuvent expliquer le comportement qu’elle a pu avoir devant une caméra, surtout quand ce n’est pas quelque chose de spontané". "On verra aussi qu’à certains moments, elle répond complètement à côté", a ajouté l’avocat au micro d’Europe 1, pointant un choix sélectif des extraits vidéos mis en avant par la défense.

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Vendredi, le petit-fils de Liliane Bettencourt avait déjà exprimé son point de vue sur l’état mental de sa grand-mère : "Elle a appris par cœur ce qu’elle devait dire." Ce à quoi la défense avait rétorqué : "Mais si elle n’avait plus toute sa tête, comment pouvait-elle apprendre par cœur ?"