Procès Bettencourt : au dernier jour d’audience, Banier risque gros

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Noémie Schulz avec , modifié à
Après cinq semaines d’audiences, ce procès hors-normes se clot mercredi avec les plaidoiries de la défense, les avocats de l’artiste en tête.

Le procès du volet "abus de faiblesse" de l’affaire Bettencourt touche à sa fin mercredi à Bordeaux.  Une journée décisive pour le principal prévenu, François-Marie Banier. Vendredi, le procureur avait requis la peine maximale à l’encontre de l’artiste : trois ans de prison ferme et 375000 euros d’amende. Un réquisitoire très sévère que vont s’attacher à démonter ses avocats lors des plaidoiries de la défense.

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L’image de François-Marie Banier au cœur des débats. Ils ne seront pas trop de deux pour plaider la relaxe pure et simple de leur client.  Me Pierre Cornut-Gentille et Me Laurent Merlet vont tenter de casser l’image que ce procès a souvent renvoyé de François Marie-Banier : celle d'un gourou manipulateur, chef de meute, face à une vieille dame sénile et victime. Le rapport de force n’est pas celui que l’on dit, assure Me Merlet, qui connait François-Marie Banier depuis dix ans, et regrette que le tribunal n’ait pas forcément compris son client.

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"Il est très agaçant, il est très épuisant. Je suis d’accord avec Liliane Bettencourt : il épuise", assure l’avocat. "Mais il est aussi extrêmement attachant, extrêmement drôle, et il est impulsif. C’est précisément l’antithèse du manipulateur, il est spontané et il ne cherche pas à plaire", plaide-t-il avant l’heure. "L’argent qu’a pu lui donner Liliane Bettencourt de façon extrêmement importante n’a en rien changé sa personnalité et son comportement. Il n’est pas devenu un manipulateur parce qu’elle lui a donné de l’argent. Il ne l’a jamais été et il ne l’est pas devenu", poursuit Me Merlet.

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L’enjeu : trois ans de prison ferme. Cette plaidoirie revêt des enjeux importants, tant François-Marie Banier risque gros : trois ans de prison ferme. L’intéressé, que l’on a souvent vu souriant au procès, semble en avoir soudainement pris conscience vendredi avec les réquisitions du procureur. Il confie ne pas se reconnaitre du tout dans ce que l’on a dit de lui au fil des audiences et reste, après cinq semaines de ce procès, toujours aussi insaisissable.